L’APPC fut créée en mars 2017 pour empêcher la réalisation du projet de démolition de la synagogue historique avancé par le conseil d’administration de l’ULIF-Copernic, actuellement en place. Depuis 2017, l’APPC n’a cessé de se battre avec tous les moyens dont elle dispose – événements et activités culturels, publications, réseaux sociaux, voies juridiques – pour alerter non seulement les membres de l’ULIF-Copernic, propriétaire de l’édifice, mais aussi tous ceux qui tiennent à la préservation de ce haut lieu de l’histoire du judaïsme francophone, de la mémoire nationale, et de l’histoire de l’Art Déco.
Association pour la Sauvegarde du Patrimoine de Copernic Ce que nous voulons
Nous sommes un groupe de fidèles de Copernic et de personnes concernées par le patrimoine juif de Paris; nous ne sommes affiliés à aucune formation politique.
Nous nous inquiétons de l'avenir de notre synagogue après avoir vu le récent projet du Nouveau Copernic (2016). Ce projet, sous prétexte de mises aux normes nationales (sécurité et accessibilité pour personnes à mobilité réduite), prévoit la démolition intégrale de Copernic en vue de la construction d'une nouvelle synagogue jugée plus moderne, et appelée à accroître la rentabilité de notre communauté.
En 2015, nous reçûmes une première plaquette (consulter ici) présentant un projet « voté à l'unanimité par le C.A. » (conservant une partie de la façade et transposant une large partie de la salle de culte au 1er étage). En 2016 (Yom Kippour), un nouveau projet nous fut présenté, impliquant la totale démolition de l'édifice actuel.
La synagogue de la rue Copernic est très connue en tant que lieu de mémoire. Non seulement deux attentats y furent perpétrés – le 3 oct. 1941 et le 3 octobre 1980 –, mais l’histoire de nombreuses familles s’y inscrit. La grande valeur patrimoniale de l’édifice demeure méconnue : sa lanterne en coupole posée sur un plafond plat, ses éléments d'Art Déco uniques en France et son vitrail zénithal ; sans oublier le Aron ha-Qodesh et la Tévah (voir images ici).
Nous demandons que la communauté soit mieux informée, tout particulièrement par la publication des expertises contradictoires portant sur la faisabilité des mises aux normes nationales, ainsi que du cahier de charges ayant servi de base à l'appel d'offres.
Nous demandons également la possibilité de consulter les procès-verbaux des Assemblées Générales de 2015 et 2016 qui pourraient nous renseigner sur cette modification du projet. Il s’agit d’un changement onéreux, au regard des frais occasionnés par les travaux préliminaires (depuis trois ans) précédant la réalisation de la mission globale, d'un coût d'entre 15 et 20 millions d’euros.
Nous demandons de savoir si notre Conseil d'Administration est autorisé ou non à endetter la communauté à ce point pour des décennies. Il semble être des prérogatives des membres de la communauté de connaître les leviers financiers que compte exploiter le Conseil d'Administration pour financer ce projet.
Nous sommes favorables à la restauration de la synagogue de Copernic, afin que celle-ci soit aux normes, dans la mesure du possible. La communauté de Copernic est propriétaire d'un bijou du patrimoine juif français, qu’il convient de conserver pour les générations futures.
Finalement, nous préconisons la discrétion de l'aspect extérieur de notre synagogue : la façade ostentatoire de la maquette actuelle semble peu adaptée à l’ensemble architectural de la rue, et mal-venue, à une époque où la menace plane sur la communauté juive de France.
Miles Frydman, le 6 mars 2017
Une ville n’a pas le droit de détruire son histoire, les barbares seuls peuvent avoir ce triste privilège.
— Marcel Lemarié, architecte de la synagogue Copernic
Afin que l’on puisse suivre le déroulement de nos démarches, nous publions ci-dessous nos communiqués, et indiquons les demandes que nous avons formellement adressées au Conseil d'Administration de l’ULIF.
ORGANISATION DE CETTE PAGE – Nos communiqués sont disposés par ordre chronologique inversé : le plus récent étant placé en premier. – Au début de cette série (en bas de cette page), nous incluons la lettre d'un architecte, membre de l'ULIF ayant travaillé sur la synagogue. Ce document révèle que la mise en cause du projet de démolition date d'avant même le combat de l'APPC.
Pour une vue d'ensemble de cette controverse, consulter la page HISTORIQUE. Pour consulter les rares documents publiés par l'ULIF, cliquer ici.
Communiqué 18 juillet 2021
Chers amis, adhérents et sympathisants de l’APPC !
En guise de lettre d’information n° 13 (juillet 2021) et suite à vos nombreuses questions concernant le Vœu du Conseil de Paris du 8 janvier 2020, (« relatif au projet de la nouvelle synagogue » et « souhaitant - 1., qu’une concertation soit engagée entre l’ULIF et l’association APPC sur le projet de nouvelle synagogue, - 2., qu’ULIF et l’architecte étudient la conservation des éléments de style « art déco » et la verrière dans le projet de nouvelle synagogue »), nous désirons porter à votre connaissance les deux lettres que vous trouverez en annexe (1et 2).
Vous y apprendrez qu’une réunion des architectes a effectivement eu lieu le 8 juin.
Etaient présents - M. Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des monuments historiques, en qualité de conseiller de l’agence d’architecture Valode & Pistre, - Monsieur Jean Pistre, architecte, - Monsieur Jean François Bensahel, président de l’ULIF-Copernic, maître d’ouvrage du « Nouveau Copernic », et Monsieur Bernard Daltroff, responsable désigné du futur chantier, ainsi que - Eva Hein Kunze, Présidente de l’APPC - Léo Heinquet, Vice-Président de l’APPC.
Or, malheureusement, nous avons dû nous rendre compte lors de cette rencontre que rien d’essentiel avait changé dans le projet que l’on nous présenta. Il constitue simplement un nouveau maquillage de la démolition complète de la synagogue historique. Monsieur Pierre-Antoine Gatier avec son excellente réputation professionnelle semble avoir été missionné pour cautionner le projet en insistant sur un transfert plus respectueux des éléments Art Déco muraux, de la bimah (estrade), du vitrail et des lucarnes du lanterneau de l’actuelle salle de culte du rez-de-chaussée au premier étage. Cette réplique aurait la hauteur de l’actuelle salle, mais serait agrandie par un fond de salle avec une immense mezzanine en forme de toboggan suspendu.
Pour l’APPC qui souhaite le maintien de la salle de culte Art Déco dans sa forme et à son emplacement initial, cette solution n’est pas acceptable. Elle nous semble de nature à contourner les protestations de notre association. C’est accepter faire du « faux vieux », et donc de faire perdre à notre synagogue son authenticité, avec une démarche qui n’est pas franche, ni honnête. La perte des matériaux d’origine, leur mise en œuvre est aussi une attitude qui ne va pas dans le sens de l’économie des matériaux, et du respect de l’environnement qui sont devenus essentiels.
Pourquoi une équipe d’aussi éminents architectes comme MM. Valode & Pistre et Monsieur P.A.Gatier n’a-t-elle pas voulu faire de la préservation de cette salle une priorité en construisant du nouveau autour d’un cœur authentique sanctuarisé (exemple : le Musée de la Marine à Paris)?
Rappelons au passage que le concept du « Nouveau Copernic » se fonde initialement sur deux ambitions personnelles louables (conjuguées à un besoin de subventions): le désir du président de l’ULIF- Copernic, M. Jean-François Bensahel, de disposer d’une grande salle pour des conférences œcuméniques, et celui de son vice-président, Monsieur Bruno Fraitag, de disposer d’une salle de concert dédiée aux musiques juives...
Mais fallait-il pour autant échafauder un projet qui veut démolir le seul patrimoine remarquable dont le mouvement Juif libéral de France puisse être fier ?
Et fallait-il se prévaloir d’une adjonction de plus de 800 usagers simultanés dans la synagogue ? (en additionnant pour cela le nombre de fidèles et visiteurs lors des offices, des conférences, des concerts, des cours de Talmud Tora et autres...), afin de justifier 5 sorties de secours difficilement intégrables sur la façade rue Copernic?
Lors de la consultation pour le nouveau PLU de la Mairie de Paris en octobre dernier, la proposition par l’APPC d’une restauration respectueuse de la synagogue rue Copernic arrivait en tête. Avec des experts nous avions travaillé sur un projet* qui intégrait les critères les plus fondamentaux du droit environnemental : chercher à éviter de porter atteinte à l’environnement existant, chercher à réduire l’impact sur cet environnement et chercher à compenser les éventuels dégâts collatéraux... (le texte de nos suggestions figure en annexe 3).
Vous comprendrez que, en tenant compte des souhaits de nos adhérents et de notre responsabilité vis à vis des 10 660 signataires de notre pétition « Contre la démolition de la synagogue Copernic » sur Change.org, le bureau de l’APPC a souhaité réaffirmer sa mission initiale : tout mettre en œuvre pour empêcher la démolition de l’édifice emblématique de la synagogue Copernic, et en tout état de cause, sa salle de culte.
Dans une prochaine communication, nous reviendrons sur la lenteur des procédures en cours, sujet sur lesquelles vous nous avez également interrogés.
En attendant, nous vous espérons en bonne santé et vous souhaitons un bel été !
La semaine dernière fut une semaine importante pour notre combat en faveur de la préservation de la synagogue rue Copernic : 1. Sur le front de la procédure de refus de protection de la synagogue au titre des monuments historiques, notre avocat a répliqué au préfet dans un mémoire détaillé de 22 pages. Il se réfère notamment aux expertises des plus éminents connaisseurs de l’architecture synagogale en France et met en perspective toutes les démarches de l’APPC depuis sa création. 2. Depuis quelques jours, une publication dans une des plus prestigieuses revues concernant le patrimoine national (« Sites & Monuments ») est en préparation. Pour ce projet, nous avons obtenu l’autorisation de nous référer aux travaux du Professeur Dominique Jarrassé (L’âge d’or des synagogues, Synagogues : une architecture de l’identité juive, Guide du patrimoine juif parisien, etc.). Nous tenons à lui exprimer ici toute notre reconnaissance. 3. A notre grande satisfaction, les dirigeants de l’ULIF ont perdu leur procès en diffamation à l’encontre de l’APPC et de ses dirigeants. Le tribunal judiciaire fait ainsi respecter la liberté d’expression de l’APPC à laquelle se rattache la liberté de critiquer. Vous avez assisté nombreux à l’audition du 3 mars 2020 au TGI et savez combien nous devons à la clairvoyance et à la pugnacité de Maître Colas Amblard de Lyon! 4. Une procédure d’appel est toujours pendante s’agissant de l’affaire de la contestation des assemblées générales de l’ULIF ayant voté les travaux de démolition auxquels nous nous opposons.
À notre grand regret, nous constatons, que malgré les vœux de la mairie du 16e, ainsi que du Conseil de Paris (séances du 9 et 13 décembre 2019) demandant une solution concertée entre l’APPC et l’ULIF sur le projet de travaux, vœux amplifiés par deux envois de notre part au Président de l’ULIF, celui-ci n’a pas daigné y répondre.
Un dernier point : dans notre lettre d’information précédente nous vous avions annoncé un report de la date de notre Assemblée Générale 2020 au mois d’octobre (après les fêtes de Tichri et de Souccoth). La Maison des Associations du 16e arrondissement (MVAC16, 14, avenue René Boylesve, 75016), qui nous accueillera à cette occasion, nous propose la soirée du 21 octobre 2020. Veuillez réserver cette date.
En attendant, restons vigilants à tout ce qui se passe à l’ULIF (respectivement la JEM) et autour de la synagogue qui nous tient à cœur !
Ne perdons pas de vue ce qui fut et reste le but premier de notre combat : nous souhaitons empêcher la démolition pure et simple de la synagogue historique préconisée par le projet de Valode&Pistre, et nous continuerons à mobiliser tous les responsables compétents et toutes les bonnes volontés pour la sauvegarde et la restauration respectueuse de cette salle de culte emblématique, notre patrimoine centenaire. Voilà. Ne lâchez rien : ni la synagogue, ni votre santé... Prenez soin de vous ! Avec toutes nos amitiés,
Éva Hein-Kunze, Président, et les membres du bureau de l’APPC.
Lettre d'information du nouveau
Chers amis adhérents et sympathisants de l’APPC, La semaine dernière fut une semaine importante pour notre combat en faveur de la préservation de la synagogue rue Copernic : 1. Sur le front de la procédure de refus de protection de la synagogue au titre des monuments historiques, notre avocat a répliqué au préfet dans un mémoire détaillé de 22 pages. Il se réfère notamment aux expertises des plus éminents connaisseurs de l’architecture synagogale en France et met en perspective toutes les démarches de l’APPC depuis sa création. 2. Depuis quelques jours, une publication dans une des plus prestigieuses revues concernant le patrimoine national (« Sites & Monuments ») est en préparation. Pour ce projet, nous avons obtenu l’autorisation de nous référer aux travaux du Professeur Dominique Jarrassé (L’âge d’or des synagogues, Synagogues : une architecture de l’identité juive, Guide du patrimoine juif parisien, etc.). Nous tenons à lui exprimer ici toute notre reconnaissance. 3. A notre grande satisfaction, les dirigeants de l’ULIF ont perdu leur procès en diffamation à l’encontre de l’APPC et de ses dirigeants. Le tribunal judiciaire fait ainsi respecter la liberté d’expression de l’APPC à laquelle se rattache la liberté de critiquer. Vous avez assisté nombreux à l’audition du 3 mars 2020 au TGI et savez combien nous devons à la clairvoyance et à la pugnacité de Maître Colas Amblard de Lyon! 4. Une procédure d’appel est toujours pendante s’agissant de l’affaire de la contestation des assemblées générales de l’ULIF ayant voté les travaux de démolition auxquels nous nous opposons.
A notre grand regret, nous constatons, que malgré les voeux de la mairie du 16e, ainsi que du Conseil de Paris (séances du 9 et 13 décembre 2019) demandant une solution concertée entre l’APPC et l’ULIF sur le projet de travaux, vœux amplifiés par deux envois de notre part au Président de l’ULIF, celui-ci n’a pas daigné y répondre.
Un dernier point : dans notre lettre d’information précédente nous vous avions annoncé un report de la date de notre Assemblée Générale 2020 au mois d’octobre (après les fêtes de Tichri et de Souccoth). La Maison des Associations du 16 arrondissement (MVAC16, 14, avenue René Boylesve, 75016), qui nous accueillera à cette occasion, nous propose la soirée du 21 octobre 2020. Veuillez réserver cette date.
En attendant, restons vigilants à tout ce qui se passe à l’ULIF (respectivement la JEM) et autour de la synagogue qui nous tient à cœur !
Ne perdons pas de vue ce qui fut et reste le but premier de notre combat : nous souhaitons empêcher la démolition pure et simple de la synagogue historique préconisée par le projet de Valode&Pistre, et nous continuerons à mobiliser tous les responsables compétents et toutes les bonnes volontés pour la sauvegarde et la restauration respectueuse de cette salle de culte emblématique, notre patrimoine centenaire. Voilà. Ne lâchez rien : ni la synagogue, ni votre santé... Prenez soin de vous ! Avec toutes nos amitiés,
Eva Hein-Kunze, Président, et les membres du bureau de l’APPC.
Assemblée générale APPC juin 2020
Chers amis et sympathisants de l’APPC, Nous vous remercions de vos nombreux messages de soutien et d’amitié depuis le 3 mars dernier, jour de l’audition du contentieux ULIF-Copernic contre APPC au TGI de Paris. Nous en avons été très touchés. Alors que le jugement est prévu pour le 21 avril, l’épidémie actuelle risque de causer un certain retard. Sachez, néanmoins, que nous attendons ce jugement avec confiance.
Vous connaissez tous les publications de l’APPC sur FaceBook et sur notre site web, et vous êtes témoins que leur ligne de conduite n’a jamais varié. Interdits de nous exprimer à l’intérieur de la communauté, notre constant souci a été d’éveiller les responsables de la communauté à l’amour – ou, au moins, au respect – du patrimoine architectural et mémoriel qui leur a été confié. Au regard de ce but, quel esprit éclairé voudrait interdire nos appels pressants en faveur de notre synagogue emblématique ?
Et parmi ceux qui connaissent l’ULIF-Copernic, qui ne pourrait pas témoigner du déclin régulier du nombre des membres de la communauté depuis une quinzaine d’années, un déclin qui est, malgré les accusations, bien indépendant de toute communication de notre part ? Pense-t-on vraiment que l’on puisse inverser cette régression en démolissant notre synagogue pour la remplacer par un « Centre cultuel et culturel » plus grand… ?
Malgré les multiples difficultés liées à la situation actuelle, l’APPC vient de fixer la date et le lieu de sa prochaine Assemblée générale, afin que vous puissiez réserver ce rendez-vous. Si les directives concernant le déconfinement le permettent, nous nous rencontrerons le mardi, 9 juin à 18h, à la Maison de la Vie Associative et Citoyenne (MVAC) du 16e arrondissement, 14, Avenue René Boylesve, 75016 Paris (rappelons que pour participer, il faut être à jour de sa cotisation 2020, éventuellement en la réglant sur place).
Nous vous invitons à nous adresser, dès à présent, vos suggestions et les questions que vous souhaiteriez aborder au sujet des actions de l’APPC. De notre côté, nous serons heureux de partager avec vous les plus récentes démarches – démarches plutôt encourageantes – de notre association.
En attendant de vous revoir, nous vous adressons tous nos meilleurs souhaits pour votre santé, et nos meilleurs vœux pour une bonne fête de Pâque 5780. Avec nos cordiales amitiés,
Eva Hein-Kunze, Président de l’APPC
Audience au Tribunal de Grande instance du 3 mars 2020
Malgré les premières alertes du coronavirus, l’audition de l’affaire ULIF-Copernic contre APPC s’est déroulée le 3 mars 2020 au TGI de Paris. De nombreux adhérents et sympathisants de l’APPC étaient présents ; un fait qui tranchait particulièrement avec l’absence totale d’auditeurs du côté de l’ULIF.
L’APPC était représentée par maître Colas Amblard ; l’ULIF par maître Aurélie Carlier.
Dès sa prise de parole, maître Carlier, avocate de l’ULIF, incrimine les communications de l’APPC sur FaceBook, et la distribution de tracts dans la rue Copernic par Léo Heinquet. Elle considère que cette action relève du « harcèlement », car ces publications – que l’avocate prétend être calomnieuses – porteraient ombrage à l’image de l’ULIF, et empêcheraient celle-ci de récolter les fonds nécessaires à la réalisation du projet “Le Nouveau Copernic”.
À l’appui de son plaidoyer, et pour justifier le projet du “Nouveau Copernic”, elle précise que ces travaux sont indispensables pour la mise aux normes des locaux de la synagogue, notamment pour les personnes fragiles (1).
Maître Colas Amblard, représentant l’APPC, précise sa défense en se référant tout particulièrement aux jugements de la Cour Européenne des Droits de l’Homme concernant la liberté d’expression, y compris quand il s’agit de la parole d’une minorité. Il souligne qu’il convient d’entendre et de respecter une conviction, même si elle est exprimée avec une certaine combativité.
Maître Colas Amblard rappelle l’exclusion punitive de la présidente et du vice-président de l’APPC – anciens adhérents de l’ULIF –, dès lors qu’ils avaient exprimé des réserves à l’égard du projet du “Nouveau Copernic”.
Maître Colas Amblard déclare devant la présidente, la greffière et l’avocate de L’ULIF, qu’il a été personnellement soumis à des pressions, voire menacé d’un contrôle déontologique sur sa pratique professionnelle en raison de sa défense de l’APPC, et il pose la question : « Qui est en train d’hystériser la communication autour du projet du “Nouveau Copernic” ? L’APPC qui publie des articles de fond sur les pages de son site, ou ceux qui envoient un de leurs sbires jusqu’au 8e arrondissement de Paris pour espionner l’affluence à la conférence de l’APPC, et pour y attaquer, physiquement, l’un des participants ? » (2).
Au cours de l’audience, Maître Colas Amblard met en exergue la manière dont la communauté de Copernic a été bernée : on l’a fait voter, elle-même, la démolition de sa maison mère, en employant des termes trompeusement génériques. Toute cette affaire manque décidement de transparence.
La décision de la juge sera publiée par la greffe du TGI le 21 avril 2020. Espérons que la date pourra être maintenue malgré la crise aiguë due au Coronavirus.
1. Le nouveau Copernic prévoit une salle de culte au 1er étage accessible uniquement par un escalier et un seul ascenseur. 2. Cette agression fut filmée par un participant de l’APPC.
Vœux pour le Nouvel An 2020
Paris, le 1 janvier 2020
Chers amis et sympathisants de l’APPC,
L’Association pour la Protection du Patrimoine de Copernic (APPC), vous présente ses meilleurs vœux pour une bonne année 2020 !
Cette nouvelle année va être cruciale pour notre combat en raison des procédures en cours, mais aussi par le fait que nos préoccupations finissent par rejoindre une sensibilité qui s’exprime, dorénavant, au niveau national. En effet, le coq sauvé des flammes de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, restera le symbole d’un patrimoine menacé. Cet emblème culturel exprime une partie de notre sidération et de nos interrogations.
Rappelez-vous que le combat de l’APPC dure depuis trois ans déjà (voir la liste de nos recours et procédures en cours ici). Or en 2020, qu’en sera-t-il du sort réservé à la synagogue centenaire de la rue Copernic, à l’édifice emblématique de notre judaïsme libéral en France – désormais appelé “judaïsme d’ouverture” ?
En effet, au début du mois de décembre dernier, nous avons appris que la Ville de Paris a informé la mairie du 16e qu’elle ne s’opposera pas à l’achat du lot du n° 26 de la rue Copernic par l’ULIF. Le fait que la synagogue se trouve au n° 24 apparaît ainsi comme un critère supplémentaire ouvrant la voie à la réalisation du projet architectural conçu par Valode et Pistre.
Dans le contexte de la campagne pour les élections municipales, madame Danielle Giazzi, maire du 16e arrondissement, pourra-t-elle exprimer avec conviction l’attention qu’elle porte au patrimoine historique et mémoriel de son arrondissement ? Saura-t-elle insister pour que l’édifice de la synagogue rue Copernic – a minima, sa salle de culte – soit inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques ? Est-ce que les perspectives de “Réinventer Paris”* prévues pour le quartier risquent de conforter le projet de la démolition de la synagogue ?
Contrairement à ce que l’on vous dit, rien n’est encore joué !
Vos prises de position, votre vote, chers sympathisants, auront une influence certaine sur les choix de la mairie du 16e, et sur celui de la mairie de Paris.
Ne cessez pas d’en parler autour de vous ! Agissez en écrivant au ministre de la Culture, monsieur Franck Riester, à la présidente, madame Brigitte Macron, à madame Valérie Pécresse, président du Conseil régional de Île-de-France et du Grand Paris Aménagement, aux maires des arrondissements, à Stéphane Berne…. Et adhérez en tant que membres cotisants à notre Association pour la Protection du Patrimoine de Copernic (APPC). C’est le nombre d’adhérents qui fait le poids d’une association.
Cette cotisation (25 € annuelle) vous permettra d’assister gratuitement aux événements organisés par l’APPC, dont le prochain aura lieu le 15 février 2020 à 17h à l’Auditorium Marcel Dupré (40, avenue Anatole France, 92190 Meudon). Avec quelques jours de retard sur la date liturgique, nous y fêterons Toubishevat, “le Nouvel An des Arbres”, en plantant un arbuste dans le jardin de notre hôte. Au cours de cette rencontre, nous parlerons des symboles de la fête, nous écouterons de la musique essentiellement cultuelle (orgue et voix), et nous aurons la possibilité d’échanger autour d’un buffet “fruitier”.
Nous serons très heureux, de vous y rencontrer ou de faire votre connaissance, et de vous présenter, à cette occasion, les membres du Bureau de l’APPC qui ne ménagent ni leurs efforts, ni leur temps… En attendant ce plaisir, nous renouvelons nos vœux pour une belle année, et vous adressons nos cordiales salutations,
*Réinventer Paris est un appel à projets urbains innovants lancé en novembre 2014 auprès des promoteurs, investisseurs, concepteurs du monde entier, sur 23 sites parisiens, propriétés de la Ville de Paris ou de partenaires (Paris Habitat, CASVP, SEMAPA, Paris Batignolles Aménagement).
Jugement du Tribunal de Grand Instance du 9 juillet 2019
Chers amis, adhérents et sympathisants de l’APPC,
Vous vous souvenez que, le 25 juillet de l’année dernière, Eva Hein-Kunze et Léo Heinquet ont déposé, auprès du Tribunal de Grande Instance de Paris, une assignation à l’encontre du Conseil d’administration de l’ULIF-Copernic ? Il s’agissait, pour la Présidente et le Vice-Président de l’APPC, de contester les conditions dans lesquelles la “reconstruction”* de la synagogue rue Copernic a été votée lors de l’Assemblée Générale ordinaire et extraordinaire du 20 mars 2018.
Vous avez été nombreux à assister à la plaidoirie de notre avocat maître Amblard, le 7 mai dernier au TGI, et vous nous avez demandé, à plusieurs reprises, si le jugement avait déjà été délivré. C’est désormais le cas – nous en avons été informés il y a quelques jours par voie postale – depuis le 9 juillet.
Sachez que le juge a débouté notre demande d’annuler les votes (les conditions de vote) de l’Assemblée générale ordinaire et extraordinaire de l’ULIF-Copernic du 20 mars 2018. En même temps, contrairement au souhait de l’ULIF, le tribunal n’a pas considéré que notre recours fût abusif. Ce fait est intéressant pour la deuxième procédure en cours. Celle-ci concerne un procès que l’ULIF a initié à l’encontre de l’APPC, dans le but d’interdire toute communication de notre part sur Facebook ou sur notre site web (<sauvegardecopernic.org>) au sujet de la démolition de l’édifice historique situé au 24, rue Copernic.
Nos conseillers juridiques, auxquels nous avons fait parvenir des copies, estiment qu’il s’agit là d’un jugement assez nuancé, bien que le juge ait fait confiance, exclusivement, au récit de l’huissier mandaté par l’ULIF. Celui-ci a qualifié de serein et de poli les échanges et les procédures de vote qui ont eu lieu ce 20 mars 2018…
Nous souhaitons rappeler, à cette occasion, que l’unique but de l’Association pour la Protection du Patrimoine de Copernic est, effectivement, de protéger le patrimoine de la maison centenaire de la communauté, malgré la volonté contraire de son actuel Conseil d’administration et son instrumentalisation de la communauté.
L’APPC saisira l’occasion de ce jugement pour recentrer son action sur le projet des travaux autour du “Centre culturel et cultuel” du “Nouveau Copernic”.
Le recours déposé le 26 février 2019 auprès du Tribunal administratif, mettant en cause la compétence de la DRAC pour décider de la non-protection de la synagogue, va tout à fait dans ce sens… Nous continuerons à vous tenir au courant.
En vous remerciant pour votre fidèle soutien, nous vous adressons tous nos meilleurs vœux pour un bel et reposant été !
l’Équipe d’été de l’APPC le 23 juillet 2019
* Les administrateurs évitent systématiquement d’évoquer la démolition qui doit précéder toute construction sur le même site !
Allocution devant l'administration de Copernic dans l'« Audience disciplinaire » visant à exclure Eva Hein-Kunze et Léo Heinquet de la communauté
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Administrateurs,
(Je me présente seule, ce soir, Léo Heinquet étant retenu par un rendez-vous médical. Je demande que tout ce que je dis soit intégralement retranscrit et versé au Procès Verbal de cette séance.)
Vous nous connaissez, Léo et moi, au moins de vue. Cela fait vingt-sept ans que nous sommes membres de l’ULIF. Nous avons commencé à suivre des cours à la rue Servandoni (Duvshani et Raphael Dray). Puis, invités par nos amis Eliakim, nous sommes venus prier à Yom Kippour 5753 /1992 ici, dans cette salle. Plus tard, j’ai été présentée à la communauté par Odette Chertok avant de collaborer régulièrement à Ha-Mevasser…
Aujourd’hui, j’ai accepté à venir devant vous pour témoigner. Je veux affirmer que la création et le combat de l’Association pour la Protection du Patrimoine de Copernic (APPC) a été porté à tout moment par un seul souci : sensibiliser les membres de la communauté à leur héritage esthétique et mémoriel exceptionnel. Pour ce faire, il a fallu faire appel à la grande communauté des Parisiens, et même la communauté nationale, éprise de son patrimoine…
Les Journées Européennes de la Culture et du Patrimoine Juif ont, depuis longtemps, répertorié Copernic. Mais c’est seulement depuis quelques années que l’attention du grand public s’est éveillée aux richesses de l’Art Déco : “Leurs yeux se sont décillés”, comme l’on dit. Ce qui leur avait été présenté comme “ringard” devint alors, à leurs yeux, une richesse.
Je ne citerai que les exemples du Palais de Chaillot, ou du Musée de la Porte Dorée, récemment restaurés. La Société Art Déco Française, ses correspondants internationaux tout comme les grandes associations patrimoniales au niveau national (Sites et Monuments, Patrimoine et Environnement, SOS-Paris, Benoît de Sagazan et des journalistes spécialisés en patrimoine etc.) se mobilisent désormais pour notre synagogue.
Savez-vous que d’autres édifices de Marcel Lemarié, l’architecte de cette maison, ont été classés ? Que Jeanne Lanvin a été une de ses inspiratrices ? Que le cinéaste Jean Epstein fut un de ses jeunes amis ? Lemarié est un précurseur en ce qui concerne les matériaux nouveaux de construction après la Grande Guerre (béton armé, frises en béton moulé). Et il a su faire cohabiter, sereinement, le style haussmannien de la rue avec ce qui fut la modernité de son époque. J’ose espérer de tout mon cœur qu’il y a, parmi vous, au moins quelques-uns qui ne sont pas insensible aux dimensions harmonieux de cette salle de prière et à la beauté de son décor.
Les pierres parlent. Toute l’histoire de notre communauté est là. La nécessité de se cacher au moment du fascisme montant. Le besoin d’un décor sobre et élégant après la luxuriance des décors d’avant la Première Guerre mondiale et sa cruelle inauguration d’une nouvelle ère historique avec ses guerres, son terrorisme, ses attentats… Les générations qui viendront après nous seront fières de reconnaître toutes ces strates historiques conservées par leur maison mère centenaire du judaïsme francophone…
Comme la justice s’est déjà saisie du volet des communications de l’APPC, je ne souhaiterais pas m’exprimer sur ces questions qui vont constituer un débat judiciaire à part. On ne va pas anticiper, ici, un procès qui aura lieu au Tribunal de Grande Instance.
Mais, je voudrais vous rappeler ce qui s’est passé ici, à Copernic : Dès notre toute première lettre en octobre 2016, le président Jean-François Bensahel a refusé tout débat contradictoire concernant son projet d’un “Nouveau Copernic”. Jamais, ni à l’intérieur de cette maison, ni dans Ha-Mevasser, l’idée d’un projet alternatif n’a pu s’exprimer. Est-ce parce que le projet de Valode et Pistre (consenti sans consultation de la communauté) avait déjà été rémunéré ?
Vous nous avez dit : « Nous n’avons pas le choix ! » Or, vous savez bien que c’est le maître d’ouvrage qui est à l’origine du projet, et qui en détermine l’évolution. S’il avait demandé autre chose, il aurait obtenu une réponse différente. Dans notre cas, l’esprit actuel de la communauté est nettement tourné vers la déconstruction du bâti existant (matériel et immatériel), au lieu de chercher une modernité dans la tradition de ce lieu.
En cela, l’ULIF finit par être comparable à un lit de Procruste. Elle est exclusive, au lieu de réconcilier les différences. N’y sont admis que ceux qui partagent le point de vue du Président. C’est lui qui présélectionne les candidats au conseil d’administration. Comment, dans ce cas-là, un vote démocratique aurait-il été possible ? On nous a donné à choisir entre le noir et… le noir.
Nous avons donc dû nous tourner vers l’extérieur, bien que la discrétion et la bienséance de la communauté nous tenaient autant à cœur qu’à vous. (Personnellement, je me considère plutôt comme quelqu’un de paisible et de discret…).
Si, aujourd’hui, je devais formuler un regret, ce serait celui de l’absence, du refus de plus en plus obstiné, de tout dialogue régnant dans cette maison. Nous voulions incarner une association cultuelle – et désormais également culturelle – qui serait une communauté “d’ouverture”. Or, à cause de la personnalité autocratique de notre président, il y règne désormais un esprit contraire à toute démocratie qui, elle, est par essence contradictoire. Cette maxime est pour moi un héritage de mon grand-père journaliste, je n’y renoncerai pas : sa revendication du droit au choix l’a conduit à Dachau.
Vous n’ignorez pas que les rendez-vous d’information – les A.G.s depuis 2016, les soirées d’information ou la soirée à la Mairie du XVIe en janvier – ne remplacent pas un dialogue véritablement démocratique. Il ne suffit pas de laisser s’exprimer d’autres points de vue (en les raccourcissant et interrompant par « les gêneurs habituels») – il faut aussi savoir les écouter, et même : savoir les entendre.
Vous, Mesdames et Messieurs les Administrateurs, vous êtes les témoins silencieux et consentants de ce qui s’est passé ici. Vous avez assisté à la séance quasiment stalinienne lorsque Miles Frydman, le premier président de l’APPC, a voulu défendre notre cause devant le Conseil d’Administration, le 27 avril 2017 ! Au lieu de l’écouter, vous l’avez ridiculisé, humilié. Il est parti à Adath Shalom. Comme d’autres.
En ce moment, je me tiens seule devant vous. Mais les 3 400 lecteurs de notre SiteWeb (<sauvegardecopernic.org>) attendent votre prise de position, et les 10 000 signataires de notre pétition « Contre la démolition de la synagogue rue Copernic » vous écoutent. Vous, les Administrateurs, vous allez voter un ‘herem, une exclusion. Cela ne s’est pas produit dans cette maison depuis qu’elle a été créée, depuis cent-douze ans.
Vous accomplirez un acte de division supplémentaire dans votre communauté, au lieu de rassembler les différences. Assumerez-vous cet acte dans l’avenir ?
Il a été, pour moi, un immense plaisir de travailler sur « L’Arbre généalogique » que vous avez accroché à côté, dans la Salle Charbonnel. J’ai trouvé admirable le fait que tant de communautés distinctes ont pu sortir et se souvenir d’un même tronc commun… J’ai prêté ce dessin à Isabelle Williams à l’occasion du centenaire de l’ULIF en 2007. Aujourd’hui, je voudrais le reprendre. – Je vous remercie. Eva Hein-Kunze
Audience devant le Tribunal de Grande Instance 7 mai 2019
Le 7 mai 2019, eut lieu l’audition publique du dossier de l’affaire Eva Hein-Kunze et de Léo Heinquet contre le C.A. de l’ULIF-Copernic, devant le Tribunal de Grande Instance de Paris.
Les publications dans la presse en amont de la convocation au tribunal (voir Le Parisien du 6 mai 2019) n’ont pas donné les informations complémentaires nécessaires pour comprendre la situation.
Reprenons les éléments au cœur de cette affaire.
Le 20 Mars 2018, s’est tenue l’assemblée générale ordinaire et extraordinaire de l’ULIF, au cours de laquelle le président du conseil d’administration a demandé aux adhérents d’avaliser un projet – qui, sans que l’idée en soit jamais explicitée, entraînerait la démolition de la synagogue Copernic – concernant la création d’un « centre cultuel et culturel » appelé « Le Nouveau Copernic ». Malgré un vote dans des conditions problématiques, le président de l'ULIF-Copernic a obtenu une majorité des voix présentes et représentées approuvant son projet.
Notre association conteste les décisions de cette assemblée, pour les raisons suivantes.
Selon l’ordre du jour adressé à l’ensemble des adhérents, la communauté avait été convoquée pour 20h. Cependant, plusieurs problèmes d’ordre pratique – entre autres, l’accueil des adhérents, et les émargements – ont empêché les travaux de l’assemblée de commencer avant 21h.
Ensuite, l’ouverture des délibérations de l’A.G. a été retardée par une longue intervention, non prévue à l’ordre du jour, par le cabinet d’architectes Valode et Pistre, qui a présenté son projet de « restructuration complète » de la synagogue, impliquant, en toute logique, la destruction de l’édifice actuelle.
Il a donc fallu attendre 22h45, pour que commencent enfin les votes sur les différents points proposés aux adhérents.
Signalons que certains adhérents ont demandé que les scrutins s’effectuent à bulletins secrets, requête refusée par le président, sans consultation préalable de l’ensemble des adhérents présents. De même, l’accès à l’A.G. a été refusé à certains, pour cause de non renouvellement de leur adhésion, malgré leur souhait de se mettre à jour de leur cotisation, conformément aux usages en vigueur dans les associations loi 1901.
Au cours de cet A.G., il a été proposé aux adhérents à 22h30 de se prononcer sur différentes résolutions, entre autres :
– Qui opte pour la réalisation du « Nouveau Copernic » ? – Qui est d’accord pour le projet de création d’une nouvelle association, appelée « Le 26 », et dont les adhérents n'avaient reçu qu'une ébauche des futurs statuts ?
À aucun moment, les adhérents n’ont été informés que ces questions impliquent, en réalité, la démolition complète de l’actuelle Synagogue.
Revenons au vote.
Étaient présents environ 98 adhérents. Ont pris part au vote 271 adhérents présents et représentés. On a pu observer que certains salariés de l’association ULIF ont participé aux votes, pratique qui est contraire à la réglementation régissant les associations loi 1901.
On nous affirme régulièrement que l’ULIF est une association qui, selon les estimations de Pierre Levy, comporte 1 000 familles (chiffre qu'il convient de multiplier par trois pour obtenir le nombre des adhérents). Or, lors de cette assemblée, les 271 adhérents présents et représentés ont validé un vaste projet impliquant la démolition de la synagogue, et l’endettement de la communauté pour un montant estimé à ce jour à 23 millions d’euros.
Les débats de cette assemblée générale sont loin d’avoir été sereins. Des adhérents qui s’interrogeaient sur la pertinence du projet, et qui ont souhaité prendre la parole, ont été interrompus par la claque habituelle : on leur a refusé le droit – démocratique et coutumière, dans la pratique associative – de s’exprimer.
Le président de l’ULIF avait demandé la présence d’un huissier : Maître Gatimel, accompagné de son épouse, sans toutefois les présenter dès l’ouverture des travaux, comme il est de coutume dans les A.G. associatives. Nous avons pris connaissance de leur présence seulement à la fin de la réunion. Or Maître Gatimel est un collaborateur habituel de Jean-François Bensahel (il ne saurait donc représenter une présence judiciaire objective), et dans son compte rendu, il a affirmé que l’assemblée s’était déroulée « sereinement », contrairement à ce que nous avons pu observer.
Ce constat nous a amené à déposer une assignation auprès du TGI de Paris, qui a été plaidée le mardi 7 mai 2019, en présence de très nombreux adhérents de l’APPC. Nous regrettons cependant que les conditions d’accès au nouveau Tribunal de Grande Instance de Paris, et des problèmes d’interruption de la ligne 13 du métro, aient empêché un certain nombre de sympathisants de nous rejoindre. Maître Colas Amblard défendait Madame Hein-Kunze et Léon Heinquet, et Maître Carlier l’ULIF. Le jugement sera délivré le 2 Juillet. Nous vous tiendrons au courant de l’évolution de l’affaire.
Nouvel An 2019
Madame, Monsieur, Chers amis,
Au seuil de cette nouvelle année, l’APPC vous souhaite une bonne et heureuse année 2019, pour vous et vos proches, et vous remercie de votre fidèle soutien tout au long des douze mois écoulés.
Nous constatons avec une certaine satisfaction que depuis deux ans, les alertes de l’APPC ont réussi à empêcher l’avancement du projet de démolition de la synagogue rue Copernic. Espérons que 2019 consolidera encore d’avantage la conscience de la valeur du patrimoine architectural et mémoriel dont nous sommes – nous aussi – les dépositaires.
Évidemment, vous n’êtes pas sans savoir que votre contribution* est d’une importance vitale pour la continuation de nos démarches. Pour le moment, celles-ci sont essentiellement d’ordre juridique.
À cette occasion, nous vous informons que : 1. Nous avons, à titre personnel, engagé une procédure judiciaire devant le Tribunal de Grande Instance de Paris à l’encontre de l’ULIF, compte tenu des nombreux motifs de nullité de l’ensemble des décisions prises par cette dernière dans le cadre de son projet de démolition. 2. En réplique, l’ULIF a engagé une procédure contentieuse à l’encontre de l’APPC, aux fins de l’obliger principalement à fermer sa page d’information Facebook et de lui interdire de communiquer sur le projet de démolition.
Par conséquent, votre soutien est plus que jamais nécessaire à la défense de cette noble cause !
Nous vous informerons au fur et à mesure par le biais de notre site web. Nous attirons aussi votre attention sur le fait que, désormais, vous pouvez disposer d’un dossier papier résumant les actions de l’APPC depuis mars 2017. Il suffit de nous communiquer votre adresse postale.
Merci pour tout ! Merci pour votre présence à nos côtés ! Avec nos plus cordiales – et amicales – salutations,
Eva Hein-Kunze Président de l’APPC
Aveu du projet de démolition
Dans son allocution à l’occasion de Yom Kippour, le vice-président de l’ULIF-Copernic, Guy Bouaziz, annonce enfin sans ambages la « nécessité » d’une démolition totale de la synagogue. C’est une décision qu’il prétend irrévocable. Pourquoi ? Pour créer la place pour la future « cathédrale » du judaïsme libéral en France : bâtiment destiné à accueillir les fidèles qui seront réunis grâce au rapprochement – en cours actuellement – de l’ULIF et du MJLF.
Sachez que contrairement à ce que les responsables de l’ULIF prétendent, rien n’est encore définitif. Le terrain situé au 26 de la rue Copernic n’a pas encore été acheté ; les fonds n’ont pas été réunis. Il va de soi – au regard de la politique des administrateurs – que les fidèles n’ont été consultés ni pour le projet du “Nouveau Copernic”, ni au sujet du rapprochement paritaire des communautés. Une telle union serait assurément souhaitable, à la condition qu’elle se réalisât sur un pied d’égalité, non sous la seule houlette de l’ULIF, selon l’ambition initiale du président de cette dernière. Ce rapprochement pourra s’inscrire dans une atmosphère apaisée seulement quand nous aurons accepté de reconnaître et d’honorer notre passé.
Souvenons-nous de la manière dont notre communauté a su répondre aux défis du XXe siècle, période marquée par tant de catastrophes. Souvenons-nous de ceux qui ont animée la vie de notre synagogue : le rabbin Zaoui, le rabbin M. Williams, le 'hazan Émile Kaçmann. C’est de ce patrimoine que notre propre conseil d’administration veut nous déposséder. Préservons-le en tant que témoignage irremplaçable de notre histoire.
21 septembre 2018
La synagogue “Copernic” un patrimoine en voie d'effacement ?
La synagogue de la rue Copernic, bâtiment emblématique de la Communauté libérale juive de France, pourra t-elle échapper au destin que lui prépare le conseil d’administration de l’ULIF (Union Libérale Israélite de France) ?
UNE DÉMOLITION PURE ET SIMPLE
Gravement atteinte par deux attentats, en 1941 et en 1980, la communauté a su, à chaque fois, relever les défis, et rendre aux fidèles ce lieu de prière et d’étude.
Aujourd’hui, à la demande de l’ULIF, les architectes Valode et Pistre proposent d’ériger à la place de la synagogue actuelle un centre cultuel et culturel, le « Nouveau Copernic ». L’affaire est bien engagée, et les architectes ont déjà perçu des honoraires de 500 000 €, pour un chantier dont le coût est estimé à 23 millions d’euros.
Les usagers de la synagogue restent dans l’ignorance de la réalité et des aboutissements du projet. Mais la transparence n’est pas une préoccupation pour l’ULIF, par ailleurs association loi 1901, et les membres de la communauté seront sans doute étonnés lorsqu’ils découvriront l’ouvrage et l’endettement qui les attendent.
AUCUNE ALTERNATIVE N'A ÉTÉ ÉLABORÉE, PROPOSÉE SOUMISE AU DÉBAT
Ce mutisme et le refus de dialogue de la part du conseil d’administration de l’ULIF a motivé de dépôt d’une assignation auprès du Tribunal de Grande Instance de Paris (25 juillet 2018) de la part de l’Association pour la Protection du Patrimoine de Copernic (APPC) qui, depuis bientôt deux ans, se bat pour la préservation de la synagogue Copernic, édifice remarquable par sa splendide salle de culte Art Déco, unique en France, et sa parfaite intégration dans le paysage, comme le reconnaissent les riverains.
Il est assez surprenant qu’aujourd’hui, quelques personnes prennent la décision de démolir cet édifice alors que l’architecture Art Déco enregistrent un intérêt croissant autant de la part des connaisseurs que du grand public.
Cet intérêt est confirmé par une pétition « Contre la démolition de la Synagogue Copernic » signée par plus de 10 000 personnes. Elle a retenue l’attention du Ministère de la Culture et de Madame Brigitte Macron, ainsi que de nombreuses institutions et personnalités de la vie publique, sans oublier les associations protectrices du patrimoine architectural français engagés à nos côtés, tout comme les voyagistes internationaux qui proposent désormais à leur clientèle la découverte de la Synagogue Copernic.
Le 27 septembre prochain, le dossier de la synagogue Copernic sera étudié par la Commission du patrimoine architectural de la Direction Régionale des Affaires culturelles. Ses conclusions seront déterminantes.
AIDEZ-NOUS À BRISER LE MUR DU SILENCE !
Face au silence pour le moins étrange des grandes institutions et médias juifs de France (le MAHJ, le Mémorial de la Shoah, la Fondation du Patrimoine Juif, Tenouah etc.), nous lançons, aujourd’hui, un appel solennel d’entraide, de soutien et de fraternité.
AIDEZ-NOUS À FAIRE CONNAÎTRE NOTRE ACTION POUR SAUVER ET PROTÉGER UN HÉRITAGE INESTIMABLE !
La Synagogue Copernic sera fermée au public lors des Journées du Patrimoine, les 15 et 16 septembre prochain. Alors que l’on peut invoquer des raisons de sécurité, il s’agit surtout d’éviter le grand public ne prenne pas conscience de son intérêt patrimonial. Vous pouvez toutefois vous en faire une idée en visitant notre Site : www.sauvegardecopernic.org.
IL EXISTE D'AUTRES POSSIBILITÉS POUR ÉVITER LE PIRE !
On nous a parlé d’une factice nécessité d’agrandissement, d’une mise aux normes 2015 obligatoire… Or, quelle que soit la raison, notre association considère qu’un patrimoine comme celui de Copernic, ne se détruit pas ! Il n’y a pas de fatalité, il n’existe aucune raison objective qui justifierait la disparition de ce haut lieu mémoriel.
Consultez notre Site www.sauvegardecopernic.org pour découvrir l’intégralité des donnés. Participez à notre action, rejoignez notre association, parlez de ce sujet autour de vous, signez la pétition afin que l’histoire et la beauté de Copernic ne se dissipent pas de nos mémoires du seul fait de l’ignorance et de l’obstination des responsables actuels de l’ULIF !
Nous vous en remercions par avance.
Eva Hein-Kunze, Président, et toute l’équipe de l’APPC 5 septembre 2018
Spoliation du patrimoine
Le patrimoine immobilier de l’ULIF va passer durant 35 ans minimum (par le biais d’un bail à construction) dans l’escarcelle d’une association – « Le 26 » culturelle (au lieu et place d’une association cultuelle) – dont personne ne connaît à ce jour les statuts (donc, ni son objet statutaire, ni son mode de fonctionnement, et encore moins sa gouvernance.
En réalité, cette opération ne constitue pas seulement un préjudice pour les membres de l’APPC, mais pour toute la communauté des membres de l’ULIF, qui se voit ainsi spolier de son patrimoine immobilier historique.
D’ores et déjà, il ressort que la position que défend l’avocate de l’ULIF – maître Aurélie Carlier – comporte de nombreuses irrégularités :
– Le défaut d’information des membres : ceux-ont ont, non seulement été mal informés, mais en plus l’analyse que nous faisons de l’opération telle que décrite par maître Carlier laisse penser que la gouvernance actuelle de l’ULIF a délibérément masqué la réalité de l’opération ;
– La tromperie: tout est fait comme si l’ULIF elle-même ne pouvait pas engager une politique de mécénat pour le financement des travaux (alors même qu’une association cultuelle est résolument en droit de recourir à ce type de financement pour la rénovation de ses édifices religieux), tandis que la stratégie suivie, consistant à créer une association culturelle dont la reconnaissance d’intérêt général (préalable indispensable pour enclencher une opération de mécénat d’une telle ampleur), est loin d’être acquise ; de la même façon, la démarche consistant à chercher dès à présent des mécènes pour financer des bâtiments confiés à une association culturelle (dans le cadre d’un bail à construction) pour qu’ensuite cet ensemble immobilier profite (à l’issue du bail à construction, soit dans 35 ans) à une association cultuelle est délictuelle ; enfin, le prévisionnel d’exploitation des immeubles en fin de bail est plus que périlleux dans la mesure où il repose sur une projet de loi uniquement.
– La non-conformité: les conditions dans lesquelles se sont déroulées les délibérations présidant au lancement de l’opération sont manifestement non-conformes aux statuts. Le rapport de l’huissier présent le jour de l’assemblée devrait mettre en lumière ses irrégularités. L’assemblée générale litigieuse encourt assurément la nullité de ce fait.
Maître Colas Amblard Avocat conseil de l'APPC (extrait d'une communication)
Un an de combat
Depuis un an déjà, l’APPC (Association pour la Protection du Patrimoine de Copernic) se bat pour préserver la synagogue historique de la rue Copernic. Bien que ce lieu de culte ait fonctionné sans interruption depuis sa construction en 1923, qu’il constitue un des rares exemples d’une synagogue style Art Déco, et qu’il représente un lieu mémoriel marqué par l’histoire de son siècle, ses administrateurs ont décidé sa démolition, afin de le remplacer par un Centre cultuel et culturel moderne, conçu par des architectes spécialisés dans la construction de supermarchés : le cabinet Valode et Pistre.
L’idée d’un « Nouveau Copernic » date d’il y a environ cinq ans : depuis l’arrivée du nouveau président de l’ULIF (Union Libérale Israélite de France). Cependant, les tactiques dilatoires utilisées par les administrateurs – telles des promesses d’un temps de « réflexion et de dialogue » avant toute prise de décision, et l’insistance sur le terme trompeur « reconstruction » – permirent au C.A. de dissimuler le danger d’une disparition totale de la synagogue, tout en avançant l’élaboration d’un seul et unique projet (coût estimé : 23 millions d’euros). La présentation officielle de celui-ci lors des fêtes du Nouvel An juif et de Kippour (octobre 2016) à une communauté prise au dépourvu, puis la première « réunion d’information » destinée aux adhérents (le 23 février 2017 : le jour même que la clôture des candidatures au conseil d’administration), rendirent urgente l’intervention de l’APPC.
Devant le refus réitéré des administrateurs de dialoguer avec les opposants au projet, les efforts de l’APPC devaient opérer une brèche dans le mur de silence entourant l’organisation communautaire : il fallait alerter, par d’innombrables lettres, les media et les plus hauts dignitaires sur les plans communautaire, national et même international. Dans cette optique, l’ouverture d’un site web permit de réunir toute la documentation entourant « le cas Copernic ». La création d’une page Facebook et d’une pétition (plus de 5 000 signatures) réussirent à inquiéter les administrateurs, mais ne suffirent pas à les faire réfléchir à une alternative plus respectueuse de leur patrimoine. Nombreux furent ceux, extérieurs à Copernic, qui se montraient sensibles à notre cause, notamment les grandes associations de protection du patrimoine et le Ministère de la Culture. Quant aux media, s’intéressant essentiellement aux informations sensationnelles, le patrimoine en tant que tel n’éveillait guère leur curiosité (rares exceptions : Le Figaro, Le Parisien, La Croix, Metula News Agency…).
L’APPC exploita donc une autre voie : celle d’alerter les autorités de l’État chargées des questions du patrimoine. Elle sut attirer l’attention de la DRAC qui, le 10 octobre 2017, souhaita visiter l’édifice. L’accès fut refusé à la délégation sous prétexte qu’il s’agissait d’une propriété privée. Cet incident témoignait des efforts du C.A. pour dissimuler la qualité historique et esthétique de l’édifice.
À l’intérieur de la communauté, la moindre communication de l’APPC fut interdite, et l’on surveilla même les initiatives de cette dernière à l’extérieur. Quant au conseil d’administration, se constituant essentiellement par cooptation, il demeura sourd à tout avis divergeant.
C’est dans cette ambiance figée qu’eurent lieu, le 20 mars 2018, les Assemblées Générales ordinaire et extraordinaire, destinées à officialiser le « Nouveau Copernic » (supposant, au préalable, la démolition de l’actuel édifice), et la création d’une association « culturelle » aux côtés de l’institution cultuelle : la première ayant pour mission de l’emporter sur la seconde, grâce à sa capacité à attirer des subventions et des dons « défiscalisables ». L’Assemblée ordinaire vota en grande majorité en faveur du projet de démolition, tandis que l’Assemblée extraordinaire entérina le changement des statuts de l’ULIF et la création d’une nouvelle entité associative nommée « le 26 ». Cet événement se déroula dans un désordre savamment entretenu – pour mieux noyer toute voix d’opposition ? Pour les défenseurs du patrimoine de la synagogue Copernic, la voie juridique devient désormais incontournable. Dans la perspective d’un litige imminent, elle suppose d’une part la constitution d’un dossier complet des échanges officiels avec l’administration de l’ULIF ; d’autre part, elle nécessite, dans l’immédiat, une contestation de la légalité même de cette Assemblée générale et extraordinaire. L’action de l’APPC suit ainsi plusieurs pistes : – publicité en direction de toute personnalité en mesure de faire savoir le danger qui pèse sur l’édifice ; – alerte des autorités compétentes pour intervenir et empêcher la démolition ; – un dossier juridique portant sur le fonctionnement de l’association loi 1901/1905 de l’ULIF, responsable des lieux. C’est dans ces directions que s’oriente la suite de notre combat. Avril 2018
Le désordre – pour mieux faire voter la démolition
Après des années marquées par la rétention de toute information concrète, auprès des membres mêmes de l’ULIF-Copernic, concernant le projet de démolition de leur synagogue historique, le conseil d’administration sous son président, Jean-François Bensahel, opta pour un passage en force, afin de donner à son entreprise néfaste une façade de légitimité.
Donnant seulement quinze jours de préavis, le président convoqua la tenue des assemblées générales ordinaire et extraordinaire pour le 20 mars 2018. Il souhaitait faire voter la démolition de l’actuel édifice et son remplacement par un bâtiment neuf, destiné à servir de centre cultuel et culturel. Pour la toute première fois, le conseil d’administration consentit à fournir aux membres quelques documents succincts – marqués « Strictement confidentiel » – justifiant ce choix radical.
Tout fut conçu pour déjouer toute tentative d’un débat contradictoire.
En effet, la session s’étira démesurément en longueur : ouverture des portes à 20h, et fin de la séance à 23h45. Après une heure passée à vérifier et enregistrer les noms des adhérents inscrits et à jour de leur cotisation (ainsi que des pouvoirs dont ils étaient porteurs) pour l’assemblée ordinaire comme pour l’assemblée extraordinaire (deux tables différentes), la réunion put commencer à 21h seulement. L’attente dans la rue froide et le sas avait déjà passablement fatigué les membres de l’association.
On passa sans la moindre formalité requise pour une AG d’une association 1901/1905, à une nouvelle présentation du projet « Le Nouveau Copernic » par Jean Pistre et son assistant. Les questions autour du projet s’adressant au président et aux architectes ne purent se faire entendre qu’à partir de 21h50 et jusqu’à 22h45. Elles concernaient la mise aux normes acoustique de l’annexe, le nombre des places « gagnées » (entre 244 places existantes actuellement et 400 demandées), le caractère « timbre-poste » de la façade haussmannienne, l’utilisation du sous-sol comme salle de concert, salle de cinéma etc., l’escalier « colonne vertébrale de votre maison », le coût…
Pendant une heure et demie, les architectes et le président réitérèrent à l’identique la formule des « réunions d’information » de février et juin 2017, afin de persuader les membres à adhérer au projet. On peut noter néanmoins que tout en prétendant qu’il fallait agrandir le lieu, le nombre de places de la salle de culte ne passera guère de 244 à 300 (confusion de l’architecte et de l’assistance lors de la présentation de ces chiffres).
On ne parle que de reconstruire, de réhabiliter, etc. « Vous allez enfin pouvoir trouver et exprimer votre véritable identité, » dit l’architecte Jean Pistre.
Le vote à main levée de la première motion (« Qui opte pour la réalisation du Nouveau Copernic ? ») eut lieu à 22h30.
Dans les 2 heures prévues pour les questions concernant le « Nouveau Copernic », le vendredi 18 mars entre 16h et 18h, notre association, l’APPC, avait demandé par courriel que le vote se fît par scrutin secret. Nous réitérâmes cette demande avant la première motion. Elle nous fut refusée au motif que « nous continuons à faire comme nous l’avons toujours fait. Le mode de scrutin secret est appliqué seulement lors de l’élection des administrateurs ». Nous demandâmes que ce refus soit acté dans le compte-rendu, et celui-ci communiqué aux membres de l’association... Cette demande, portée par Jacqueline Escat, se perdit dans les désapprobations assez bruyantes de l’assemblée. On nous fit remarquer que la présence d’un huissier garantissait le respect des règles.
On passa aux questions de frais et de budget à 22h45.
Ici, un « détail » intéressant : contrairement aux communications antérieures, l’ULIF-Copernic n’a pas encore réussi à acheter la parcelle avoisinante (26, rue Copernic), indispensable à la réalisation du nouveau bâtiment.
Sur le plan officiel, le déroulement de la réunion fut caractérisé par un grand désordre général. Aucune formalité ne marqua l’ouverture de la séance, ni sa clôture. On ne nomma pas de président, pas de secrétaire de séance.
Tous les scrutins se firent donc à main levée, dans le chaos : l’énoncé de la motion était inaudible et illisible (à cause de l’écriture trop petite et trop rapidement effacée des images placées trop bas) dans le vacarme, et il était parfaitement possible de faire valoir, au hasard, un ou plusieurs pouvoirs, sans que cela posât problème. C’est ce que nous fîmes par mégarde. Ainsi firent aussi quelques employés de l’association ULIF qui participèrent au vote (contrairement aux statuts d’une association 1901/1905) « par mégarde ». On compta et recompta les « Ouï », les « Non », les abstentions, les pouvoirs dans un sens ou dans l’autre, mais on ne compta jamais a partir d’un nombre fixe de voix légitimées à voter (additionnant cotisants présents et pouvoirs)... Par ailleurs, en raison de l’heure tardive, la secrétaire dut se démener pour retenir ceux qui souhaitaient partir dès 22h. Des éclats de voix (d’anciens membres de l’ULIF refoulés à l’entrée N.d.R.) se firent entendre et engendrèrent une agitation alarmée dans l’équipe de sécurité. Tout cela rendait le comptage sérieux des voix tout simplement impossible.
En fin de compte, une personne, que nous supposions être l’assistante de l’huissier, annonça des résultats, nous notâmes, entre autres « 234 voix pour, et 36 contre » – pour ou contre la démolition ? Il n’y a plus de doute. Les résultats se perdirent dans les applaudissements et les ricanements des sympathisants du projet « Le Nouveau Copernic ». À 23h45, l’assemblée fut levée toute aussi informellement qu’elle avait commencé.
Le président dispose donc désormais des pleins pouvoirs pour réaliser son projet de destruction. Le 6 avril 2018
La synagogue historique de Copernic menacée de démolition !
La synagogue de la rue Copernic est menacée de démolition intégrale, par ses administrateurs mêmes, qui veulent la remplacer par un bâtiment neuf. Les membres sont appelés à voter ce projet en assemblée générale ce 20 mars 2018.
Un édifice historique : la synagogue, construite en 1923-1924 est un exemple absolument unique de l’Art Déco synagogal. Elle est l’origine (depuis 1907) de toutes communautés libérales de France.
Lieu mémoriel, elle subit deux attentats : le 3 octobre 1941, et le 3 octobre 1980, ce dernier causant quatre morts et de nombreux blessés. La vague d’indignation à l’échelle nationale est restée dans notre mémoire.
Un projet injustifié : le nouveau lieu destiné à accueillir 800 personnes, servira de centre culturel, apte à attirer des subventions. Le lieu de culte, accueillant environ 50 fidèles, passera au second plan.
Une opération opaque : les adhérents n’ont reçu aucune information concrète justifiant ce projet au coût faramineux de 23 millions d’euros.
L’heure est grave : notre patrimoine national est en danger.
Contact presse : Mme Eva Hein-Kunze (Association Pour la Protection de Copernic) : 06 03 23 38 23. Contact juridique : Me Colas Amblard (Nps Consulting Avocats) : 06 62 25 83 19. le 13 mars 2018
Suites de l'attentat de 1980
L’APPC adhère à l’étonnement et la déception exprimés par l’ULIF-Copernic devant l’ordonnance de non-lieu par laquelle s’est achevée – après trente-huit ans d’enquête – la mise en examen de Hassan Diab, l’unique suspect identifié dans le terrible attentat de la rue Copernic en 1980. 14 janvier 2018
Conférence de Marc Soléranski « Le Style 1925 et la place de Copernic dans le mouvement Art Déco »
Le dimanche 19 novembre, l’APPC organisa une conférence donnée par historien Marc Soléranski, sur le thème : « Le Style 1925 et la place de Copernic dans le mouvement Art Déco ». Cet événement culturel eut lieu dans un salon de l’Hôtel Bedford (17, rue de l’Arcade, 75008 Paris). À notre grande satisfaction – et malgré notre souci de discrétion motivé par la tension entretenue par les partisans de la démolition de la synagogue –, la conférence se déroula devant une salle comble. Dans l’assistance, se trouvaient des personnes familières de Copernic et attachées à la conservation de notre richesse culturelle, mais aussi des représentants d’associations spécialisées dans les questions patrimoniales.
La conférence de Marc Soléranski fut riche et particulièrement éclairante pour comprendre la valeur de la synagogue Copernic, notamment au regard de la méconnaissance généralisée dont fait l’objet le mouvement Art Déco. L’historien expliqua comment la recherche par ce dernier de lignes épurées constitua une réaction contre l’ornementation excessive à laquelle conduisait l’Art Nouveau, qui connut son moment de gloire au tournant du siècle. Ce faisant, les artistes de l’époque Art Déco accomplirent un retour non seulement aux modèles de l’Antiquité, mais aussi aux périodes antérieures de l’art européen. L’APPC aura le privilège de publier le texte intégral de cette communication passionnante très prochainement.
La conférence fut suivie de la première présentation de l’émouvant « Chant pour Copernic », composé par Olivier Lennes* en hommage à la synagogue menacée de destruction.
L’un des objectifs de cette manifestation était de faire comprendre que la synagogue Copernic revêt une valeur patrimoniale toute particulière, et que c’est précisément cette considération qui motive notre action visant à la conserver pour la postérité.
Cependant, il semblerait que le président Jean-François Bensahel et son conseil d’administration craignent que la qualité esthétique et historique de l’édifice ne soit divulguée : non seulement ont-ils refusé que les représentants de la DRAC Île-de-France y accèdent, mais l’un des agents de sécurité se rendit à proximité des lieux de la conférence, et finit par agresser physiquement l’un des participants dans la rue. Or l’APPC avait communiqué l’adresse aux seuls inscrits, précisément afin de prévenir tout conflit.
Nous adressons donc nos remerciements les plus chaleureux à tous ceux qui ont manifesté leur soutien enthousiaste à notre cause, qui concerne un édifice appartenant à la communauté juive, mais qui fait aussi partie de la richesse patrimoniale de la France. _____
*Le disque du « Chant pour Copernic » sera disponible vers le début décembre. On pourra le commander pour 8 € auprès de l'APPC (<[email protected]>). Chèque à envoyer au 76, rue de la Pompe, 75116 Paris.
L'ULIF aurait-elle peur de la DRAC ?
De leur propre aveu, Jean-François Bensahel et le CA de l'ULIF sont censés protéger l'héritage de la communauté. Afin qu’ils prennent enfin acte de cette responsabilité, l'APPC a sollicité l'intervention de la DRAC (Direction régionale des Affaires Culturelles) – instance décisionnelle en la matière – pour évaluer la valeur patrimoniale de la synagogue Copernic.
À cette demande, l'ULIF vient d’opposer une fin de non-recevoir : ses administrateurs refusent de laisser pénétrer dans les lieux les représentants de la DRAC, arguant que la synagogue relève de la propriété privée. L'argument est fallacieux : l'on sait que le patrimoine représente une valeur universelle. Par conséquent, l’on estime que les propriétaires – fussent-ils des États souverains – ne sont pas libres de détruire les monuments ou les sites dont ils sont les dépositaires.
Bref, il semblerait que le Conseil d’administration de l'ULIF a peur que les agents de l'État puissent découvrir son intention de raser intégralement un édifice d'une grande valeur culturelle et, ainsi, d'en priver les générations futures. le 15 octobre 2017
Kippour — le moment idéal pour faire de la « communication » !
Yom Kippour : le moment le plus solennel du calendrier liturgique juif, où chacun est appelé à faire son examen de conscience, et à faire des gestes de réconciliation envers son prochain. C’est également le moment où, pour la communauté de la synagogue de Copernic, affluent ceux qui, ordinairement, ne participent pas aux offices de Shabbat : ils furent au nombre de 3 500 cette année.
C’est donc cette occasion empreinte de gravité que le président de l'ULIF-Copernic et son comité d’administration ont mis à profit pour faire de la communication autour du « Copernic de demain », comme ils l’ont fait en 2016. Ainsi, les fidèles venus pour se recueillir trouvèrent, en ouvrant leur livre de prières (le siddour), qu’on avait glissé dans ses pages une plaquette publicitaire.
En ce mois qui représente l’échéance, pour l’ULIF, du dépôt de la demande de démolir la synagogue historique, l’on eût pu s’attendre à un dépliant informatif. Espoir naïf : cette plaquette ne contient strictement aucune information concrète : ni date de publication ni calendrier prévisionnel pour la démolition et la construction, ni hypothèse concernant l'endettement de la communauté. Toutes les questions que nos posons depuis plus de six mois restent sans réponse. La seule nouveauté consiste en une série d’images diaphanes – certaines d’entre elles sont minuscules – ponctuant un texte au langage abstrait, et d’une rhétorique ronflante (que l’on peut consulter ici).
Bref, de quoi berner le membre distrait, durant sa plongée ponctuelle dans l’ambiance de Copernic, en faisant miroiter l’image d’un avenir radieux, tout en lui faisant oublier jusqu’à l’existence de son passé. le 14 octobre 2017
Six mois de combat pour sauver la synagogue de Copernic
Cela fait six mois déjà que l'APPC, l'Association pour la Protection du Patrimoine de Copernic, s'est constituée et s'oppose à l'actuelle projet de démolition/reconstruction de la synagogue Copernic, porté par son Conseil d'Administration, sous la présidence de monsieur Jean-François Bensahel.
Tant de raisons continuent de motiver notre action.
Nombreux sont ceux qui ne retiennent que les raisons sentimentales. Elles comptent en effet. La synagogue Copernic est pour nous, depuis des années, un lieu d'ancrage essentiel. C'est entre ses murs séculaires que nous nous sommes recueillis et que nous avons affronté nos chagrins. Nous avons tant donné de nous-mêmes à ce lieu, par nos chants et nos prières, qu'il fait partie de nous et nous relie à notre identité juive. Nous ne pouvons nous résoudre à ce qu'il soit détruit.
Mais nos motivations dépassent largement le champ affectif.
Il y a un patrimoine esthétique et architectural unique que nous devons conserver et transmettre. Celui d'une des rares synagogues Art Déco, celui de la plus ancienne synagogue juive libérale de France.
Il y a un patrimoine historique. Copernic est un lieu de mémoire, celui de deux attentats (en 1941 et en 1980). Souvenir de ses déportés assassinés, témoin de la haine dont nous avons fait l'objet et de nos ressources pour la surmonter. Et nous le disons tout net : nous ne pouvons concevoir que des Juifs détruisent leur propre synagogue, lorsque tant de leurs ennemis n'ont rien souhaité de moins.
Il y a aussi l'avenir de notre communauté. Nous sommes convaincus qu'en détruisant Copernic, notre communauté arrache ses propres racines. Nous souhaitons ardemment que Copernic joue un rôle important dans le paysage actuel du judaïsme français, en particulier le judaïsme libéral. Mais comment le pourra-t-il s'il détruit le seul témoin visible de sa légitimité : son ancienneté ?
Il y a enfin le symbole. Le judaïsme libéral a depuis sa naissance vocation à trouver écho dans les cœurs et esprits de son époque, par une attention particulière à la modernité et aux mutations de son temps. D'où sa propension à la réforme, à l'innovation. Mais parce que le judaïsme libéral est avant tout judaïsme, cette réinvention de lui-même s’opère toujours à l'aune de son patrimoine, de sa mémoire. Pour lui, pour nous, moderniser c'est relire, c'est réinterpréter. C'est donc toujours dans la continuité qu'il s'inscrit, avec, chevillée au corps, la peur de dépasser les bornes, de se dénaturer et de tomber dans un des écueils de la modernité : la fuite en avant. Démolir Copernic, c'est symboliquement bafouer à la fois ce souci de continuité et des limites. Démolir Copernic, c’est détruire la crédibilité même de l’ULIF.
Pour toutes ces raisons nous nous opposons à la démolition de la synagogue Copernic, et ce avec d'autant plus de vigueur que nous savons qu'elle n'est aucunement nécessaire, et que son coût, estimé à au moins 15 millions d’euros, est déraisonnable. Plusieurs architectes du patrimoine nous ont assurés que l'embellissement et l'amélioration de la sécurité du bâtiment actuel est tout à fait possible en conservant la salle de culte et la façade dans leur intégrité, et ce pour un coût moindre.
Nous protestons contre le passage en force qu'est en train d'opérer le Conseil d'Administration présidé par Jean-François Bensahel, qui refuse de remettre en question la démolition de la synagogue Copernic, ignorant les plus de 4 500 signatures de notre pétition et les nombreux messages de soutien de personnalités et sympathisants de Copernic que nous avons reçus. Nous protestons contre le mensonge selon lequel la communauté aurait « adopté à l'unanimité ce projet », comme relayé à tort par Actualité Juive en juillet dernier.
On nous a laissé entendre que le permis de démolir et de construire va être déposé en cette rentrée. Comme à l'accoutumée, aucune information claire n'est fournie par le président Jean-François Bensahel et son CA, qui continuent de préférer la rétention d'information à la concertation.
Mais le temps presse. Pour combattre ensemble ce projet destructeur et irréversible, nous préparons, pour le mois de novembre, une conférence au sujet du
« Style 1925, et la place de la synagogue Copernic dans le mouvement Art Déco ».
Ce sera l’occasion de manifester notre volonté d’inscrire la sauvegarde de la synagogue de Copernic dans une réflexion plus large sur le patrimoine, et d’échanger avec ceux qui s’en sentent concernés.
Bien au-delà d'un attachement à des pierres, la mémoire, la crédibilité et la pertinence de l'ULIF Copernic sont en jeu.
Miles Frydman Président de l’APPC 6 septembre 2017
Rénovation ou démolition ?
Rénovation, agrandissement, mise aux normes : ce sont des termes délibérément trompeurs utilisés par l’ULIF et par nos détracteurs pour cacher la réalité de la démolition de la synagogue de Copernic prévue par les administrateurs mêmes de la communauté. Parce que la question nous est aussi très souvent posée sur notre page Facebook, il est indispensable – au risque de ressasser des évidences – de préciser le sens de ces mots.
Rénover : afin de préserver l’existant, le réparer et le remettre à l’état neuf. Agrandir : conserver l’existant, en lui ajoutant des volumes supplémentaires. Mise aux normes : modification de l’existant, afin qu’il respecte les exigences d’accueil et de sécurité.
Dans chacun de ces cas, il s’agit de conserver l’existant alors que, dans le cas qui nous préoccupe, L’ULIF se charge de raser intégralement l’édifice actuel : tout ce qui en fait la valeur historique, esthétique et patrimoniale n’existera plus. L’administration s’enorgueillit de remplacer ensuite ce lieu chargé de mémoire par un bâtiment neuf, délesté de tout poids du passé. Précisons, en outre, qu’on ne démolit jamais tout simplement un édifice historique pour le mettre à des « normes » qui seront dépassées à leur tour dans quelques années.
Pourtant, le CA prétend qu’il a pour « mission » de protéger le « patrimoine matériel et immatériel » de l’ULIF. On peut évaluer ce qu’il en est réellement : – patrimoine matériel : il sera réduit à néant par la démolition de l’édifice historique légué par les générations précédentes ; – patrimoine immatériel : une catégorie extensible, mais dans laquelle il faut inclure le désir des premiers membres de léguer un bel édifice à leurs successeurs ; les générations qui ont étudié et prié dans ce lieu ; la mémoire de ceux qui sont morts dans l’attentat du 3 octobre 1980.
La contradiction est patente, mais les administrateurs diffusent un discours trompeur pour dissimuler la réelle démolition qu’ils envisagent, d’un édifice à grande valeur patrimoniale : esthétique, historique et humaine.
PROJET DE LA NOUVELLE SYNAGOGUE (image publiée en avril 2017)
Dans cette image, l'édifice historique a-t-il été rénové, agrandi, ou simplement démoli ?
Assemblée générale de l'ULIF du 6 juillet 2017 historique et déroulement
L’Assemblée Générale de l’ULIF devait être un moment important dans notre combat pour la sauvegarde de la synagogue historique de Copernic. Pour la préparer en conséquence, nous entreprîmes des démarches bien en amont.
Dès le mois de février 2017, nous pûmes examiner les statuts en vigueur de l’ULIF, que le secrétariat avait accepté de nous adresser.
Dans le courant du mois de mai, en prévision de l’Assemblée Générale, nous adressâmes au Président de l’ULIF deux lettres (recommandées A/R), énumérant la série de questions précises que nous souhaitions voir intégrées à la rubrique « Questions diverses » de l’ordre du jour.
N’ayant pas reçu de réponse de la part du Président, il nous parut important de comprendre l'historique et la légalité de la décision de démolir notre synagogue et de faire construire un « Nouveau Copernic » à sa place. À cette fin, il nous semblait nécessaire de consulter les procès verbaux des Assemblées Générales des dix dernières années. À titre de cotisant, nous en adressâmes la demande au Président, cette fois-ci, par l’intermédiaire d'un avocat. Contrairement à la pratique courante des associations régies par la loi de 1901, il refusa de nous les communiquer (lettre recommandée A/R du 3/07.17).
Les comptes de l’an passé furent certes mis à la disposition des cotisants, avec la stricte interdiction, cependant, de prendre des photographies ou des notes.
Devant le refus de la part de l’ULIF de nous communiquer les procès verbaux, nous fûmes contraints de donner à nos efforts de résistance un appui officiel, en demandant la présence d’un huissier à l’Assemblée Générale (autorisée par ordonnance du juge). L’huissier, accompagné de sa sténotypiste, put prendre des notes, préparant ainsi un compte rendu juridiquement recevable des échanges.
Sans surprise, l’Assemblée Générale ayant été convoquée à la limite des congés scolaires, le nombre de membres présents fut extrêmement limité : 13 ou 14 personnes du CA, et à peu près 13 membres de Copernic (dont 4 de l'APPC, munis de 7 procurations). Les étapes conventionnelles d’une Assemblée Générale passèrent sans événement : rapport moral, présentation des comptes déclarés « en équilibre ». Pourtant, personne ne sait où avaient été puisés les 500 000 € pour payer les cabinets d'architectes (répartis sur quatre années, comme on nous l’avait confirmé lors de la « réunion d'information » du 28 juin).
Les questions que nous avons souhaité voir traitées furent écartées au cours de l’Assemblée Générale, au motif que celle-ci se limitait à l’exercice de l’année écoulée. Cette objection peut paraître recevable, mais elle signifie clairement que jamais la communauté ne sera invitée à échanger autour du projet de démolition/construction dans une instance officielle. Toute discussion ouverte n’aura lieu que dans les « réunions d’information », sans vote et dépourvues de toute valeur institutionnelle.
Quand nous demandâmes néanmoins à parler du chantier, on nous répliqua que la « Réunion d’information » du 28 juin avait suffisamment traité cette question. Conséquence : nous pourrons éventuellement parler de ce projet une fois que l’édifice historique aura été démoli.
L’ambiance de l’Assemblée fut tout sauf sereine. Le CA avait fait venir ses témoins officiels, et ses partisans qui pouvaient noyer les échanges dans le bruit de leurs applaudissements. Deux remarques mériteraient d’être citées (de mémoire) pour témoigner de l’esprit de la réunion : « Pourquoi, alors que toute la communauté est pour le Nouveau Copernic, sommes-nous obligés de supporter les voix de quelques troublions néfastes pour la paix de la communauté ? » Et : « Lorsque ma salle de bain est vieille, je la renouvelle, non ? ». On comprend que le mot patrimoine ne provoqua que des ricanements parmi l’assistance.
Étrangement, le CA hésitait sur le nombre réel des cotisants. Quand on lui posa la question, la réponse fut 985 familles, ensuite on porta le nombre à 1 035, puis à 1 500. Quel que soit le chiffre réel, il permet de dissimuler avantageusement la réalité consternante d’un noyau d’environ trente fidèles aux offices shabbatiques.
Bref, il semble acquis, pour les instances de l’ULIF, que c’est le CA seul qui décide du projet de démolition de l’édifice historique de la rue Copernic, de la dépense des 500 000 € déjà versés aux deux cabinets d’architectes, et de celle des 15-20 millions d’euros pour le bâtiment moderne destiné à s’élever sur les décombres du lieu d’une valeur patrimoniale irremplaçable.
Notre combat devra donc se poursuivre…
Après la « deuxième réunion d’information » en présence des architectes — 28 juin 2017
Ce mercredi soir, 28 juin, une deuxième « réunion d'information » s'est tenue à Copernic.
En présence des architectes de Valode et Pistre, du Président de l'ULIF, M. Jean-François Bensahel, et du Conseil d'Administration, nous étions invités à apprécier « l’avancement des travaux » du « Nouveau Copernic », ou plutôt, à entériner la démolition complète de notre salle de culte actuelle.
Très peu de détails du projet ont évolué par rapport à la présentation du 23 février : l'intérieur a été rendu moins clinquant, l'accueil digne d'un spa a été redessiné, faisant place désormais à un espace douillet pour les bénédictions après l’office, et l'argumentaire technique s'est épaissi, au point d’être opaque.
Cependant le fond reste inchangé, conservant les aspects problématiques suivants : – Démolition intégrale de l’édifice historique ; – Disparition de l'architecture intérieure Art Déco : il n’en restera qu'un pastiche de l'arche sainte, et une imitation en plexiglas de nos frises en stuc ; – Remplacement de notre pudique façade par une nouvelle, ostentatoire. En effet, malgré les dangers de notre époque, le CA a décidé d’afficher l'identité de notre communauté, plutôt que d’opter, comme nos aînés, pour la discrétion. Quatre mois après notre cri d'alerte, aucune alternative à la démolition n'a été étudiée. Aucun plan, aucun relevé des métrages ne nous a été concédé pour que nous puissions contribuer positivement au débat en proposant une alternative. Au contraire, les avis n'épousant pas le projet adopté ont été caricaturés et brocardés. Les avis divergents n’ont pas été pris en compte. Selon les architectes, l’idéal de ce projet est de contenir à la rigueur huit cents personnes à la fois, lorsqu’il y aura simultanément un office au premier étage, et diverses manifestations culturelles dans d’autres salles.
Comment peut-on, dans ce contexte, nous reprocher de publier notre opposition à ce projet, quand tout est fait pour nous l'imposer ?
Pour preuve : – Jamais les cotisants de l’ULIF n'ont été appelés à donner leur avis à ce sujet dans le cadre d'une instance décisionnelle. – 500 000 € de dons ISF ont été engagés dans les études architecturales avant qu'un projet ne soit présenté en détail à la communauté. Nous nous trouvons aujourd’hui comme devant un fait accompli. – Les architectes prétendent que la démolition serait « nécessaire ». Peut-on les croire sur parole sans recours à une contre- expertise ? – Nous n’avons connaissance d’aucun cahier de charges ou d’appel d’offres pour un projet qui coûtera à la communauté au minimum 15 millions d’euros, en sus des frais de locations des locaux (les salons Hoche ?) pendant la transition d’au moins deux ans. – Le calendrier adopté pose question : cette réunion d'information et l'AG du 6 juillet tombent en début de la période de congés, comme pour maximiser les absences. Des experts nous assurent que les contraintes de mises aux normes invoquées par les architectes concernent la construction d'un bâtiment neuf. Les exigences dans ce domaine sont différentes dans le cas d'un édifice historique comme le nôtre. Or sans l'expertise d'un architecte du patrimoine, les membres de la communauté ne disposent d'aucun moyen d'en juger. Par exemple, une salle de culte au rez-de-chaussée – telle qu’elle se présente actuellement – est considérée comme un atout lors d'une évacuation d'urgence.
Nous maintenons donc notre opposition à cette tentative de passage en force.
En dépit de l'approche des vacances, nous avons besoin de votre présence et de vos encouragements. Nous appelons les membres de l'ULIF parmi vous à venir nombreux assister à l'Assemblée Générale du 6 juillet prochain, et nous nous tenons à votre disposition pour prendre en charge vos procurations (chaque cotisant ne pouvant récolter que deux pouvoirs), au cas où vous ne pourriez pas être présents.
Nous regrettons les troubles que traverse notre communauté actuellement, mais notre tranquillité ne doit pas s'obtenir au prix du déni des enjeux de ce projet. Ses effets seront irréversibles.
L'ULIF, en tant que gardien du patrimoine historique et architectural de Copernic, le plus ancien patrimoine du Judaïsme Libéral en France, a la responsabilité de préserver cet héritage afin de le transmettre aux générations futures.
APPC
Communiqué du 14 juin 2017 en prévision de la « réunion d'information » du 28 juin 2017
Parole de Nahman de Bratslav : « La paix consiste à concilier deux choses contradictoires ».
Le Président de l'ULIF a annulé la première réunion de travail qu'il venait de proposer à notre association autour du projet de modernisation de notre synagogue. Le prétexte ? Que nous ne partagerions pas les mêmes « valeurs ». Traduction : le Président de l'ULIF n'est à ce jour pas disposé à dialoguer.
De même n'a-t-il jusqu'ici pas accepté de nous fournir les documents que nous sommes en droit d'obtenir en tant que membres de l'ULIF : • Relevé architecturaux nous permettant de travailler à une proposition pour nourrir le projet • Rapport(s) d'expertise quant à la sécurité du bâtiment et les contraintes de mises aux normes afférentes. Comment dans ces conditions retrouver le « Shalom communautaire », comme si celui-ci se décrétait unilatéralement ? On oublie que c'est la confrontation ouverte et franche entre parties qui ne partagent pas le même point de vue qui préside à la paix.
Aujourd'hui, le Conseil d'Administration nous convie à une « réunion d'information », le mercredi 28 juin prochain à 20h, à la synagogue Copernic. Il ne s'agit donc pas d'une Assemblée Générale, comme il doit s'en tenir chaque année pour impliquer les membres de l'association. Voilà encore un signe que la consultation des membres de la communauté quant à son futur n'est pas dans les projets de son CA. Nous regrettons par ailleurs la proximité de cette date avec les congés d'été, qui n'est pas propice au rassemblement. Néanmoins, nous vous invitons à répondre présents en grand nombre.
Nous partageons sans aucun doute votre désir de voir a minima traitées les questions suivantes : • Financement : • Quelles sources de financement sont prévues ? • Sur quelle durée la communauté va-t-elle s’endetter ? • Quelles sommes ont déjà été engagées pour financer le projet de Vallode et Pistre et les deux projets architecturaux qui l'ont précédé ? • Qu'est-il prévu pour concilier les exigences de sécurité et le respect du patrimoine ? • Qu'est-il prévu pour la coupole ? Est-ce un détail ? Non, car au-delà de sa valeur esthétique, elle est la garante des proportions de notre salle de culte. Si elle disparaît, c’est toute l’harmonie de l’espace de prière qui sera détruite. À ce jour – et à notre grand regret – seule l’APPC communique régulièrement, et le plus amplement possible, sur cette question. APPC
Lettre du 5 juin 2017
Chers amis,
Tout comme vous, beaucoup de personnes souhaitent sauvegarder notre synagogue de la rue Copernic. il devient, en effet, de plus en plus urgent de protéger notre Schul contre un projet de démolition destiné à créer la place pour un nouveau Beïth ha-Midrach/centre culturel juif, voulu plus grand, plus moderne et plus attractif commercialement. Nous affirmons que l’on ne saurait préparer l’avenir en détruisant l’héritage des générations qui nous ont précédés.
Si vous vous sentez concernés par la discussion autour de ce sujet, nous vous invitons à consulter notre site web.
Vous y trouverez un fonds documentaire permettant de mieux comprendre les enjeux de ce projet. On nous a accusés de propager des informations partielles et partiales. Ce site donne la preuve du contraire, puisqu’il met à la disposition de tous l’intégralité des documents publiés par l’ULIF sur cette question, ainsi que le détail des échanges successifs entre le Président de l’ULIF-Copernic et son Conseil d’Administration, d’un côté, et l’Association pour la Protection du Patrimoine de Copernic, de l’autre. Nous serions heureux que vous puissiez nous communiquer vos remarques et suggestions : tout commentaire susceptible d’éclairer cette affaire pourra venir enrichir cet ensemble documentaire, et nous préparer à l’Assemblée Générale qui, normalement, devrait avoir lieu dans le courant de ce mois. Soyez nombreux !
Au cas où vous partiriez en vacances, n’oubliez pas de donner votre procuration à un de vos amis, membre cotisant de l’ULIF.
Nous serions heureux que vous puissiez nous communiquer vos remarques et suggestions. Tout commentaire susceptible d’éclairer cette question pourra venir enrichir cet ensemble documentaire. L’APPC
Le 20 mai 2017 : proposition de rencontre
Le président de l'ULIF, Jean-François BENSAHEL, a proposé une rencontre avec les architectes pour le 8 juin, pour échanger autour de la possibilité d’un projet respectueux du patrimoine historique de Copernic.
Rencontre annulée unilatéralement par Jean-François BENSAHEL, le 30 mai 2017, arguant que notre action pour faire connaître le projet entourant la synagogue avait alerté les habitants de la rue Copernic.
Le 19 mai 2017 En prévision de l'Assemblée Générale de l'ULIF
À titre individuel, il a été demandé que les questions suivantes soient inscrites à l’ordre du jour (dans les « questions diverses ») de la prochaine Assemblée générale (dont la date n’a pas encore été communiquée) :
QUESTIONS PORTANT SUR LE PROJET 1. L’agence Valode et Pistre a-t-elle fait des propositions pour préserver la salle de culte actuelle, dont la valeur historique et architecturale est remarquable ? Si oui, pourquoi elles n’ont pas été publiées ? Si non, quelles sont les raisons de cette décision ? 2. Quelle a été l’issue du dialogue avec les Architectes des Bâtiments de France sur ce projet ? En effet, normalement l’ABF doit être avisé sur le fait que cette démolition entrainerait la perte d’un « patrimoine historique existant » qui n’a jamais été auparavant rendu public. Ont-ils été informés de l’état existant de la salle, ont-ils reçu une documentation destinée à l’informer à ce sujet? 3. Le CA vient de refuser de recevoir des propositions visant à préserver le patrimoine de l’édifice, et qui auraient pu, éventuellement, permettre une entente entre tous les membres de cette assemblée. Pouvez-vous nous dire des raisons de ce refus ?
QUESTIONS PORTANT SUR LE BUDGET 4. Ce projet engagera nécessairement des frais considérables. Serait-il possible de savoir quelles sources de financement sont envisagées, et quelle durée est prévue pour payer cette construction ? 5. Des fonds ont déjà été engagés pour l’élaboration des projets de construction par deux cabinets d’architectes. Quelles sommes ont déjà été dépensées ? et ont-elles été prélevées dans la trésorerie de l’ULIF ? 6. Sur quels fonds seront payées les études préliminaires – aussi bien celle de l'architecte Grumbach, déjà abandonnée, que celle de Valode & Pistre – au cas où elles devaient ne pas aboutir ? 7. Est-ce que le coût de la reconstruction de notre synagogue, à partir d’une table rase, entraînera une augmentation des cotisations et des « participations aux frais » des activités ? 8. L’ULIF sera-t-elle obligée de contracter des emprunts ? Si oui, combien, et sur quelle durée ? 9. En cas d’emprunt, les fidèles seraient-ils tenus d’assurer tout ou partie du remboursement ? 10. L’intégralité des sommes nécessaires sera-t-elle levée avant le début des travaux ? Est-on à l’abri du risque de ne pouvoir continuer les travaux « en cours de route » par manque de moyens ? Et si tel était le cas, que deviendront les dépenses considérables déjà effectuées ?
Aucune réponse ne fut donnée à nos lettres et, lors de l'Assemblée générale, toute discussion fut refusée (au motif qu'elle avait eu lieu lors de la « réunion d'information » du 28 juin.
Demandes adressées les 15 et 22 mai 2017
À la rencontre entre le CA de l’ULIF et l’APPC du 27 avril 2017, on a accepté notre suggestion de proposer un contre-projet qui permettrait la préservation du patrimoine. Nous avons donc demandé à Jean-François Bensahel de nous communiquer les pièces suivantes, indispensables à toute démarche sérieuse :
– les plans de la synagogue dans son état actuel, avec ses métrages, – les relevés de salubrité, – les contraintes de sécurité.
Aucune réponse ne nous est parvenue à ce jour.
Rencontre de l'APPC avec le Conseil d'administration le 27 avril 2017
À la suite du lancement d’une pétition Contre la Démolition de la Synagogue rue Copernic, le Conseil d'Administration de la Synagogue (CA) a reçu des représentants de l'Association pour la Protection du Patrimoine de Copernic (APPC), le jeudi 27 avril 2017, pour une réunion dite “de conciliation”.
Cette réunion a porté essentiellement sur la forme plutôt que sur le fond de la pétition des 3 800 signataires. Le CA affirme que “rien n’est arrêté”, mais ne veut donner aucune garantie formelle concernant la conservation du patrimoine. Le CA insiste que la démolition intégrale est “nécessaire”. Néanmoins, et à la suite des échanges, le CA a su faire preuve d’une certaine ouverture, comme indiqué en fin de ce communiqué.
Lors de ladite réunion “de conciliation”, le CA a posé les questions suivantes :
1. Pourquoi l’APPC fait-elle de la “désinformation”, publiant des communications “partielles” au sujet du projet ? L’APPC a été créée par des membres actifs de la communauté dans le but d’informer et d’apporter de la transparence au projet du “Nouveau Copernic”, annoncé comme définitif par le CA en octobre 2016. L’APPC s’efforce de transmettre toutes les informations mises à disposition par le CA. Si celles-ci peuvent paraître partielles, c’est que le CA n’en a pas communiqué de plus complètes. 2. Pourquoi l’APPC considère-t-elle le CA insuffisamment soucieux du patrimoine de Copernic ? L’APPC est convaincu de l’attachement sincère des administrateurs à la synagogue, mais elle a aussi la conviction que cet attachement – à une histoire et à un patrimoine – est incompatible avec tout projet de démolition. 3. Pourquoi l’APPC pense-t-elle que la démolition n’est pas nécessaire ? L’APPC consulte régulièrement de nouveaux spécialistes, parmi lesquels des architectes du patrimoine. Aucun d’entre eux n’est arrivé, jusqu’à présent, à la conclusion que la démolition intégrale de la synagogue soit nécessaire : ni pour l’agrandir, ni pour la mettre aux normes. 4. Pourquoi l’APPC lance-t-elle une pétition publique sur Facebook, exposant ainsi un problème qui devrait rester interne à la communauté ? Nous estimons que la communication faite par le CA autour du projet n’est proportionnée ni à l’envergure ni au caractère irréversible de ce dernier. Avant de lancer la pétition, des membres de l’APPC avaient demandé au CA d’ouvrir une plateforme de dialogue au sein de la communauté, grâce aux instances propres à celle-ci. Le CA a refusé cette démarche, sous prétexte qu’elle “ferait désordre”. Il n’a entrepris de communication que sur la proposition de son choix unilatéral : celle impliquant la démolition et la reconstruction de la synagogue. Face au dépôt imminent du permis de démolir et de construire annoncé par certains membres du CA, l’APPC n’a eu d’autre choix que de se constituer, et d’utiliser tous le moyens à sa disposition pour informer les parties concernées.
Enfin, le CA a offert à l’APPC la possibilité de travailler à une proposition alternative à la démolition, en ligne avec les principes de la pétition. Si la prise en compte de cette future proposition reste suspendue au bon vouloir du CA, nous saluons publiquement cette initiative qui va dans le sens de l'agrandissement et de la mise aux normes de la synagogue de la rue Copernic, tout en préservant son irremplaçable patrimoine.
Annonce du 19 avril 2017
Le CA de Copernic recule devant votre soutien ! Notre souci du patrimoine de Copernic se fait entendre. Le président de l'ULIF Copernic, Jean-François Bensahel, affirme désormais : « Nous remettrons les décors actuels. Nous retrouverons à l’avenir l’âme de Copernic ». Il assure que « rien n’est arrêté », que « toutes les hypothèses sont ouvertes ». Mais ne crions pas victoire trop vite. Nous demandons la conservation de l'intégralité de l'architecture et de la décoration Art Déco de la salle de culte historique, et le maintien d'une façade aussi discrète que l'actuelle. L'APPC est ouverte au dialogue, mais ne cédera pas sur cette base.
Appel du 10 avril 2017
Pourquoi nous permettons-nous de publier ce signal d'alerte au-delà des murs de la communauté Copernic ? Parce que jamais une alternative plus respectueuse du patrimoine ne nous a été présentée. Sans doute n'y en a-t-il jamais eu. Parce que le CA ne nous a jamais consultés avant d'annoncer, lors de l'office de Kippour dernier, la démolition totale de l'édifice actuel. Parce que depuis lors, aucune Assemblée générale extraordinaire n'a été convoquée pour entériner une décision aussi radicale et définitive. Parce que le CA n'a jamais été élu sur un tel programme. Parce que nos contestations individuelles n'ont pas été entendues. Parce que le CA n'ouvre pas la moindre porte à la discussion et au compromis*. Parce qu'aujourd'hui, malgré notre opposition, le CA annonce s'apprêter à déposer le permis de construire**. Parce que le CA est en train de procéder à un passage en force. Parce que le temps nous est compté, et parce que nous avons besoin de votre soutien. Signez la pétition
Notes * Voir l'évolution ci-dessus : 19 avril et 20 mai 2017. ** La déposition du permis de construire implique, selon le projet actuel, la déposition d'un permis de démolir au préalable.
Lettre du 22 mars 2017
« L’avenir ne nous apporte rien, ne nous donne rien; c’est nous qui pour le construire devons tout lui donner, lui donner notre vie elle-même. Mais pour donner il faut posséder, et nous ne possédons d’autre vie, d’autre sève, que les trésors hérités du passé et digérés, assimilés, recréés par nous. De tous les besoins de l’âme humaine, il n’y en a pas de plus vital que le passé. » Simone Weil, L’Enracinement
Il est aujourd’hui question de démolir la synagogue Copernic. Le 23 février dernier, le conseil d’administration de l’ULIF Copernic, et le cabinet d’architectes qu’il a mandaté depuis trois ans, ont révélé aux fidèles de la communauté leur projet de rénovation de notre synagogue. Il prévoit :
La démolition totale de l’édifice actuel
Le remplacement de la façade historique par une construction contemporaine ostentatoire rompant avec l’harmonie haussmannienne de la rue Copernic
La disparition de l’actuel décor intérieur de style Art Déco, qui fait pourtant son caractère unique en France, à la faveur d’un agencement tape-à-l’œil et aseptisé, davantage évocateur du hall d’un hôtel de luxe que d’un lieu communautaire.
Nous, l’Association pour la Protection du Patrimoine de Copernic (APPC), sommes favorables à toute démarche visant à la mise aux normes de sécurité et à l’embellissement de l’architecture de notre synagogue, mais nous nous opposons fermement à la réalisation du présent projet.
Sur le plan esthétique, ce dernier est condamné à être dépassé dans dix ans, là où la valeur de l’architecture actuelle aura décuplé dans cinquante.
Mais l’enjeu dépasse notre attachement à des pierres. Il est avant tout symbolique. Notre synagogue, qui fut la cible de deux attentats (en 1941 et en 1980), qui a survécu aux saccages nazis, s’apprête, par insouciance sans doute, à être démolie.
Pire, ce projet est mené au nom des générations futures, comme si notre judaïsme devait se dépouiller de son histoire pour mieux accueillir ses nouveaux venus sur un terreau vierge.
C’est, selon nous, un contresens. Car si notre libéralisme se doit d’être tourné vers l’avenir, il cessera d’être juif s’il piétine l’héritage dont il est dépositaire. Le judaïsme n’a jamais fait face aux époques qu’il a traversées qu’à l’aune de ce que les générations précédentes lui avaient transmis. Ce tribut, empreint de souvenirs de joie comme de douleur, imprègne l’atmosphère à la fois solennelle et chaleureuse de notre chère synagogue Copernic. L’épaisseur historique dont elle est porteuse est irremplaçable. Nous n’avons pas le droit d’en priver les générations futures.
Nous sollicitons aujourd’hui votre appui avant qu’il ne soit trop tard. En soutenant l’APPC, vous participerez à préserver la plus ancienne synagogue juive libérale française.
Nous comptons sur votre soutien.
Président : Miles FRYDMAN Vice-Président : Léo HEINQUET Secrétaire : Eva HEIN-KUNZE Trésorière : Jacqueline LALOU-ESCAT
Lettre d'un architecte membre de l'ULIF
Paris le 27 Février 2017
Monsieur Jean-François BENSAHEL Monsieur le Président, Cher Monsieur
Je vous remercie d'avoir fait réaliser cette présentation du projet de la synagogue et remercie mes confrères Valode et Pistre pour la qualité de cette présentation, qui compte tenu du programme qu’on leur a donné tient de la quadrature du cercle.
Je ne remets pas en question cette présentation mais me pose le problème de la mise au premier étage de la salle de prière.
Pour atteindre 500 personnes ils n’avaient pas d’autre choix qu’occuper tout le terrain au 1er étage + une mezzanine.
Nous avons étudié bénévolement ce projet depuis 2002 puis en 2010, époque ou nous n'avions pas la possibilité d'y adjoindre la parcelle de gauche ou une partie de cette parcelle du Réservoir de la Ville de Paris qui effectivement change la donne.
Je vous félicite avoir mené à bien cette négociation qui modifie et élargit complètement la possibilité des études et en particulier le fait de pouvoir laisser la salle de prière au rez-de-chaussée.
Vous avez dû noter comme moi jeudi soir, l’attachement quasi-viscéral d'une grande partie de la communauté à la salle actuelle, aussi je pense qu'il faut revoir les études et la programmation en fonction de cet attachement. N’oubliez pas que même si vous êtes tourné vers l'avenir et nos jeunes, ce projet sera financé par la communauté des gens qui sont actuellement inscrits et dont on ne peut exclure l’avis, car ce sont eux qui régleront la facture même si elle est destinée à nos enfants.
Techniquement, grâce à votre travail qui agrandit le terrain d’assiette, il est possible d'agrandir la salle actuelle à gauche en symétrie de la partie à droite, de démolir la partie de plancher légèrement surélevé de la façade sur rue pour la mettre de niveau avec la salle de prière et donc d'agrandir très sensiblement le nombre de places assises de la synagogue actuelle pour la porter à environ 450 places, tout en la laissant à sa place actuelle. (voir croquis joint)
Cela simplifie largement les circulations et les unités de passage et permet de regagner toute la surface de ce grand escalier prenant plus de 50 m² pour atteindre le premier étage indépendamment de la gêne que cela peut procurer à des personnes âgées de monter plus de 5,50 m.
Dans la salle de prière on peut au premier étage agrandir de la même manière les surfaces la mezzanine et augmenter sensiblement le nombre de places actuelles qui est réduit.
Il faut faire cette étude rapide, calculer le nombre de places que l'on obtiendrait effectivement à rez-de-chaussée, je laisse au talent de nos Architectes le soin d’optimiser cette proposition.
La vraie question est de savoir combien de places avec ce projet nous aurions réellement, et quelle différence y a-t-il par rapport à votre objectif de 500 places.
Le cout du projet actuel que j'estime personnellement à environ huit millions d'euros (hors frais et honoraires) est à comparer avec celui de la réhabilitation de la synagogue actuelle tout en maintenant une nouvelle façade et la surélévation des étages dans l’esprit du projet de nos Architectes.
Combien valent réellement les 50 ou 60 places manquantes?
Enfin, même à prix excessif continuer à racheter le reste du rez-de-chaussée du 25 rue Copernic pour trouver d’autres surfaces permettra d’éviter des travaux en étages.
C’est ce choix qu'il faudra ensuite proposer à la communauté par un référendum pour savoir quel est le sentiment réel des membres actuels appelés à financer ce projet, et qui seul donnera la légitimité au choix final.
Je vous remercie d’ajouter cette proposition à notre communauté pour enrichir le débat.
Dans cette attente, recevez Cher Monsieur mes cordiales salutations,
Raymond Ichbiah Architecte Honoraire membre depuis plus de 50 ans.