Une ville n’a pas le droit de détruire son histoire, les barbares seuls peuvent avoir ce triste privilège.
— Marcel Lemarié, architecte de la synagogue Copernic
Marcel Lemarié
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Pierre-Jules Tranchant
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Marcel Lemarié, né en 1864 à Paris et mort en 1941, était diplômé de l’École des beaux-arts, membre de la SADG. Il avait été très remarqué comme architecte du palais de la Danse à l'Exposition de 1900 et était apprécié pour son approche rationaliste de la question du théâtre (notice développée sur le palais de la Danse dans L'Art théâtral, paru en 1901). Adepte des matériaux nouveaux (2e prix du concours de l'Union céramique et chaufournière de France en 1904, pavillon de la Céramique à l'Exposition de Liège en 1905), il se présente surtout comme un théoricien (L'Architecture moderne et l'hygiène, 1903).
Il connaîtra la reconnaissance de ses pairs avec deux édifices de premier plan : l'un, qui existe toujours au 93 boulevard du Montparnasse et qui date de 1908, abritait à l'origine la Direction des Postes ; l'autre était le Théâtre Nouveau, dans la cour du 23-25 rue de Belleville, construit en 1912 (devenu le cinéma Belleville Pathé, il a été fermé en 1961 et détruit lors de la rénovation du quartier). C'était pourtant un édifice exceptionnel, dont l'ossature en béton armé avait permis d'installer deux étages de balcons plongeants, en porte-à-faux au-dessus du parterre (le principe en sera repris par Henri Zipcy, l'auteur du cinéma Louxor en 1921 – malheureusement défiguré ces dernières années et remplacé par une copie peu fidèle). La presse de l'époque fait le parallèle entre le théâtre des Champs-Élysées en construction, par Auguste Perret, et le Théâtre nouveau de Lemarié, au bénéfice de ce dernier. Durant la Grande guerre, il est gravement blessé en 1917 mais survit à une trépanation. Il sera décoré de la Légion d'honneur. On ne sait plus rien de lui par la suite. Mais l'on voit que c'est un adepte du rationalisme et un spécialiste des ossatures en béton. La synagogue de la rue Copernic a le mérite de faire apparaître sa production après l'Armistice, dans un langage classique-moderne fidèle à la ligne de l'ensemble de sa production et surtout intéressante par sa conception structurelle – invisible à première vue. François Loyer Image ci-contre : nomination de Marcel Lemarié au grade de Chevalier dans la Légion d'Honneur. (Source : cliquer ici) |
Né le 23 mars 1882 à Paris (date de décès inconnue. Peintre d'intérieurs, architectures, paysages, aquarelliste, il fut élève de Jean-Paul Laurens.
Il figura, à Paris, à partir de 1903, au Salon des Artistes Français de Paris, dont il devint sociétaire hors-concours en 1903, à partir de 1907, au Salon des Indépendants ; au Salon des Tuileries ; à la Fédération Française des Artistes. Il exposa également à l'étranger : à Liège, à Bruxelles, à Madrid, à Saint-Louis, à Pittsburgh, à Tokyo. Il reçut des médailles en 1909, 1912 et en 1937, pour l'Exposition Universelle à Paris. Il collabora à représenter l’art français contemporain aux Expositions Internationales ou Universelles de : Saint Louis en 1904, Liège 1905, Tourcoing 1906, Pittsburgh (Carnegie Institut) 1923, Barcelone 1926, Bruxelles (Inauguration du Musée d’Art Moderne en 1928) ; Tokyo (Inauguration du Palais des Beaux Arts 1928), Madrid (Nouveau Musée 1929), Paris (Arts et Technique Bourses de Voyages 1931), Musée de Bucarest, New York et, surtout, Paris, Petit Palais, Scène de lecture à l’Hôpital des Quinze-Vingt. Source : Opus mirabilis. Illustration : De Finance, Laurence © Ministère de la Culture et de la Communication, 2009.
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Au lieu d'être démolie, cette maison de villégiature fut inscrite à Inventaire général du patrimoine culturel.
Elle fut construite en 1900 à Toussus-le-Noble (Yvelines) pour Charles Edmond Landolff, costumier des théâtres de Paris. Il s'agit d'une villa d'agrément, située dans un parc orné de bassins, de statues et de fabriques. En 1925, la maison fut achetée par l'armateur grec Embiricos. Le domaine est actuellement la propriété de l'État, mise à la disposition de la Marine Nationale. La propriété, bombardée en 1944, a été restaurée par l'armée. (source : http://www.culture.gouv.fr/documentation/merimee/PDF/sri11/IA78000483.PDF) La façade Est au début du siècle. Collection BAN
Hall et escalier d'honneur
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La façade Ouest au début du siècle. Collection Edmond Le Vogue
La façade Ouest en 1998. Cliché Claude Paulic
Façade, rue des Communs
Escalier en marbre du vestibule
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